Il n’y a pas de surtoxicité des BRAF-MEK inhibiteurs lorsqu’ils sont prescrits immédiatement après l’arrêt des anti-PD1 - 25/11/17
et
Groupe de cancérologie cutanée de la SFD
Résumé |
Introduction |
Du fait des changements de pratique dans le mélanome métastatique (MM), les anti-PD1 sont parfois donnés en première ligne chez les patients mutés B-RAF et les thérapies ciblées BRAF-MEK inhibiteurs (inh) prescrites après ces derniers. Par ailleurs, certains patients ayant initialement progressé sous BRAF-MEK inh et traités ensuite par anti-PD1 sont à nouveau traités par BRAF-MEK inh devant un échec des anti-PD1. De ce fait, de plus en plus de patients reçoivent des BRA-MEK inh après échec des anti-PD1, certains avec un bénéfice clair. Plusieurs observations nous ont fait suspecter une hypertoxicité des BRAF-MEK inh lorsqu’ils sont donnés dans les suites immédiates de l’arrêt des anti-PD1 dans ce contexte.
Matériel et méthodes |
Etude rétrospective multicentrique, colligeant dans différents centres tous les cas de MM ayant reçu des BRAF-MEK inh dans les 2 mois suivant l’arrêt des anti-PD1, et recensant tous les cas d’effets indésirables de grade 3–4–5. L’objectif était de rechercher une hypertoxicité des BRAF-MEK inh lorsqu’ils sont prescrits immédiatement après un anti-PD1.
Résultats |
Nous avons recueilli les données de 51 patients, dont 36 avaient déjà reçu des BRAF-MEK inh avant les anti-PD1. Les délais d’introduction des BRAF-MEK inh allaient de moins de 7jours à 60jours après l’arrêt des anti-PD1. Des effets indésirables (EI) de grades ≥3 ont été observés chez 30 patients (59 %), comprenant 25 grades 3, 4 grades 4 et 1 grade 5. Le taux de toxicité de grade ≥3 sous BRAF-MEK inh dans cette étude semble proche de ceux publiés chez les patients n’ayant jamais reçu d’anti-PD1.
La proportion d’EI grade ≥3 était similaire quel que soit le nombre de semaines de wash-out après arrêt des anti-PD1, sans aucune tendance en faveur d’une hypertoxicité en cas de switch plus rapide. Quel que soit le seuil choisi pour séparer le groupe « switch rapide » du groupe « switch tardif », il n’y avait pas de différence significative des toxicités de grade 3–4–5 entre les deux groupes. Chez les 36 patients ayant précédemment reçu des BRAF-MEK inh, il n’y avait pas de différence pour les toxicités ≥3 lors du passage anti-PD1 vers BRAF-MEK inh entre les 10 patients qui avaient déjà fait une toxicité ≥3 lors de la première prise de BRAF-MEK inh, et les 26 autres qui n’en avait pas fait. Le type de toxicité ≥3 lors de la réintroduction n’était pas nécessairement le même que lors de la première prescription.
Conclusion |
Nous n’avons pas mis en évidence de potentialisation de la toxicité des BRAF-MEK inh lorsqu’ils sont introduits rapidement, voir même immédiatement après l’arrêt des anti-PD1. Ces résultats montrent que nous pouvons facilement prescrire ou re-prescrire des BRAF/MEK inh immédiatement après arrêt des anti-PD1.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anti-BRAF, Anti-MEK, Immunothérapie anti-PD1, Mélanome, Thérapie ciblée
Plan
Vol 144 - N° 12S
P. S73 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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