Mycoses cutanées profondes des transplantés d’organes solides : étude observationnelle multicentrique pour le groupe peau et greffe d’organe (GPGO) - 25/11/17
et
Groupe peau et greffe d’organe (GPGO)
Résumé |
Introduction |
Les mycoses cutanées profondes (MCP) des transplantés d’organes solides (TOS) sont multiples mais non exhaustives sur les données épidémiologiques, cliniques, mycologiques et thérapeutiques. Nous avons colligé rétrospectivement des cas de MCP.
Matériel et méthodes |
Les patients TOS atteints de MCP, suspecte cliniquement ou évocatrice en histologie et prouvée selon la définition EORTC-MSG, ont été inclus de 1998 à 2016. Un questionnaire a été envoyé à 8 centres français spécialisés avec une description clinique de la MCP isolée ou systémique, les données de transplantation, les traitements antifongiques et immunosuppresseur (TIS) et le devenir du patient. Six groupes ont été identifiés : phaeohyphomycoses (alternarioses, coelomycetes), hyalohyphomycoses, scytalidioses, groupe cryptococcose–histoplasmose, mycétomes et MCP non groupables. Des comparaisons ont été réalisées avec les données publiées.
Résultats |
Au total, 46 TOS (33H/13F) ont été inclus : âge moyen au diagnostic de 56 ans, délai médian de 13 mois post-transplantation rénale (n=31 ; 67 %), cardiaque (n=5 ; 11 %), hépatique (n=3), pulmonaire (n=2), hépato-rénale (n=3) et cardiopulmonaire (n=2). Les lésions, de type nodules (n=26), abcès (n=6) ou papules (n=5) étaient surtout localisées aux membres (n=38 ; 83 %). L’histologie de 40 cas montrait : granulome gigantocellulaire (55 %), infiltrat inflammatoire (27,5 %) ou fibrose dermique (10 %). Trois groupes prédominaient : phaeohyphomycose (n=22 ;61 %) dont 16 cas d’alternariose (35 %), hyalohyphomycose (n=8 ;17 %) dont 4 aspergilloses, cryptococcose–histoplasmose (n=8 ;17 %). La prise en charge était médicale par antifongique systémique (n=23), médicochirurgicale (n=14) ou chirurgicale seule (n=7). Le TIS a été réduit ou arrêté dans 28 cas. L’évolution était : rémission complète (n=26), rémission partielle (n=3), progression (n=8), stabilité (n=1), décès précoces (n=2), perdus de vue (n=6). Sur la période de suivi (médiane= 32 mois post-diagnostic) 13 patients sont décédés (28 %). Les complications étaient, hors infections : 2 carcinomes basocellulaires, 2 carcinomes cutanés in situ, 4 carcinomes rénaux et un lymphome HTLV-1.
Discussion |
Cette étude confirme la prédominance du groupe phaeohyphomycose chez les TOS en France, comme rapporté dans une série de 30 cas de MCP aux USA. L’atteinte nodulaire des membres inférieurs est évocatrice, comme l’aspect granulomateux. Le traitement chirurgical seul ou associé semble une thérapeutique nécessaire dans 1 cas sur 2 à la prise en charge des MCP dans notre étude avec un bon pronostic. Sans lien direct avec à la MCP, le taux de 28 % de décès reste élevé. Malgré 33 % de voriconazole prescrit, aucun cas de carcinome épidermoïde n’a été observé.
Conclusion |
Etude originale montrant la diversité du spectre des MCP chez des TOS. Une prise en charge spécifique en réseau multidisciplinaire pour optimisation des traitements et modulation des TIS est requise.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Mycose cutanée profonde, Phaeohyphomycose, Transplantation d’organe
Plan
Vol 144 - N° 12S
P. S75 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?