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Dysthyroïdies sous immunothérapie dans le mélanome : l’expérience du CHU de Bordeaux - 25/11/17

Doi : 10.1016/j.annder.2017.09.099 
O. Ducharme 1, , S. Prey 1, E. Gérard 1, A. Pham-Ledard 1, L. Dousset 1, M. Haissaiguerre 2, C. Dutriaux 1
1 Service de dermatologie, CHU de Bordeaux 
2 Service d’endocrinologie, CHU de Bordeaux, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’immunothérapie a révolutionné le traitement des patients atteints de mélanome métastatique. L’inhibition des récepteurs de check-point entraîne une activation immunitaire accrue, responsable d’effets secondaires immunomédiés. Les toxicités thyroïdiennes semblent assez fréquentes, mais encore peu étudiées. Notre objectif était d’identifier et de décrire « dans la vraie vie » le profil de toxicité thyroïdien chez des patients atteints de mélanome avancé, traités par simple ou double immunothérapie au CHU de Bordeaux.

Matériel et méthodes

Nous avons inclus rétrospectivement, tous les patients atteints de mélanome avancés traités par anti-PD1±anti-CTLA4 au CHU de Bordeaux dans le service de dermatologie. La fonction thyroïdienne était mesurée en baseline puis avant chaque perfusion. Les anticorps anti-thyroïdiens étaient dosés à l’apparition d’anomalies thyroïdiennes. Les effets secondaires étaient gradés selon le CTCAE version 4.03.

Résultats

Cent soixante et un patients, dont 106 sous pembrolizumab, 41 sous nivolumab et 14 sous nivolumab et ipilimumab ont été inclus du 01/01/2015 au 31/03/2017. Vingt-trois patients (14 %), d’âge moyen 65 ans, ont développé une dysthyroïdie. Quinze patients (9 %) ont présenté une thyrotoxicose, résolutive dans 60 % des cas, mais précédant une hypothyroïdie dans 40 % des cas. Les anticorps anti-TPO et anti-TG étaient positifs chez 4 et 3 patients respectivement. La scintigraphie réalisée chez 2 patients était blanche, mais en présence d’une surcharge iodée. Seuls 3 patients (20 %) ont reçu un traitement antithyroïdien. Huit patients ont présenté une hypothyroïdie d’emblée, soit 14 patients avec hypothyroïdie au total (8 %). Seules 2 hypothyroïdies étaient résolutives. Un traitement hormonal substitutif a été débuté pour 75 % des patients, avec une dose de lévothyroxine>1μg/kg/jour. Chez les patients traités par double immunothérapie, la dysthyroïdie était plus fréquente (35 %), d’installation plus rapide, chez des patients plus jeunes (51 ans en moyenne) et 60 % d’entre eux avaient une autre toxicité associée. Cependant, la toxicité thyroïdienne n’était pas plus grave. Aucun arrêt de l’immunothérapie n’a été nécessaire.

Discussion

La thyrotoxicose transitoire suivie d’une hypothyroïdie serait en faveur d’un mécanisme d’inflammation aiguë avec lyse de la glande thyroïde. Pour mieux comprendre la physiopathologie de cet effet secondaire, et le rôle des Ac anti-thyroïdiens, il serait utile de les doser avant traitement.

Conclusion

La dysthyroïdie est une conséquence fréquente de l’immunothérapie, 12 % sous anti-PD1, 35 % sous double immunothérapie, ce qui correspond aux chiffres rapportés dans la littérature. Une phase de thyrotoxicose est notée évoluant fréquemment vers une hypothyroïdie. Peu grave et facile à prendre en charge, la dysthyroïdie n’impacte pas la poursuite de l’immunothérapie.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Dysthyroïdie, Immunothérapie, Mélanome métastatique


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Vol 144 - N° 12S

P. S93 - décembre 2017 Retour au numéro
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