L’hidradénite suppurée ou maladie de Verneuil influence-t-elle le pronostic de la maladie de Crohn ? - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
L’hidradénite suppurée (HS) est une maladie cutanée inflammatoire chronique. Elle impacte fortement la qualité de vie. La maladie de Crohn (MC) appartient aux maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) et est souvent accompagnée de lésions anopérinéales ainsi que de manifestations extradigestives. L’association de ces deux maladies est de plus en plus décrite, et il semble que l’hidradénite suppurée influence péjorativement le pronostic de la maladie de Crohn. Le but de notre étude était de vérifier cette hypothèse.
Matériel et méthodes |
Il s’agit d’une étude cas-témoin de ratio 1 pour 4, rétrospective, monocentrique, réalisée à partir de 4645 MC de la cohorte MICISTA du service de gastro-entérologie de l’hôpital Saint-Antoine. Les cas d’HS étaient confirmés par analyse du dossier médical et examen clinique dédié.
Résultats |
La prévalence de l’HS était de 0,95 % avec 44 cas identifiés sur 4645 MC. Dans l’analyse comparative cas-témoins, la MC associée à l’HS était plus active (56 % vs 40 % d’années avec MC active, p<0,001) et nécessitait plus d’anti-TNF (39 % vs 23 % d’années passées sous anti-TNF, p<0,001) que la MC isolée. Elle était aussi associée à un risque de stomie définitive plus élevé, 16,8 % (IQR 7,5–33,3) contre 2,5 % (IQR 0,8–7,4) dans le groupe contrôle (p<0,001). L’analyse uni puis multivariée confirmait l’HS comme facteur de risque indépendant de stomie définitive avec un Hazard Ratio de 6,29 [IC 95 % (2,30–38,3) p<0,001]. La gravité de la MC semblait en partie être liée à celle de l’HS avec l’association des stades Hurley III à une activité plus importante de la MC par rapport aux stades I et II. Elle semblait aussi liée au phénotype selon Canoui-Poitrine avec une MC plus active dans les formes glutéales et folliculaires par rapport aux formes classiques.
Discussion |
Il s’agit de la seule étude cas-témoins réalisée sur l’association MC et HS, et de la plus grande étude avec critères diagnostiques robustes. En effet, le diagnostic de la MC était réalisé sur des critères cliniques, endoscopiques et histologiques et validé par une équipe experte. Le diagnostic de l’HS était posé sur des critères cliniques avec une évaluation dédiée par un dermatologue. Les limites de cette étude sont liées à son caractère rétrospectif, monocentrique et aux biais inhérents à cette méthodologie. Les patients sont tous issus du même centre tertiaire pour les MICI avec les mêmes schémas thérapeutiques, et donc peuvent manquer de représentativité par rapport au reste de la population. Le statut de centre tertiaire entraîne aussi une sélection initiale de patients plus graves.
Conclusion |
L’hidradénite suppurée influence de façon péjorative le pronostic de la maladie de Crohn avec une maladie plus active et un risque de stomie définitive augmenté chez les patients présentant cette association, et ce, malgré un recours plus important aux anti-TNF.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Étude cas-témoins, Hidradénite suppurée, Maladie de Crohn
Plan
Vol 144 - N° 12S
P. S99 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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