Retentissement psychologique des situations de fin de vie en médecine d’urgence préhospitalière chez les médecins du Samu de Paris (Samu 75) - 01/12/17
Psychological impact of end-life situations in prehospital emergency medicine – Results of a survey among Samu 75 physicians
Résumé |
Introduction |
Depuis 2005, la question de la fin de vie bénéficie d’un cadre législatif grâce à la loi Léonetti ayant entraîné une modification de la formation médicale. Néanmoins, le retentissement psychologique et la connaissance des notions relatives à la fin de vie en médecine d’urgence préhospitalière n’ont pas fait l’objet d’une évaluation. L’objectif de cette enquête nationale était d’évaluer la confrontation, le retentissement psychologique et la connaissance des notions relatives à la fin de vie en médecine d’urgence préhospitalière chez les médecins du Samu de Paris.
Matériels et méthodes |
Un questionnaire anonyme de 25 questions à choix multiples a été envoyé par voie électronique au cours de l’année civile 2012 aux médecins exerçant au Samu de Paris. Ces questions évaluaient la confrontation, le retentissement psychologique des situations de fin de vie rencontrées en médecine d’urgence préhospitalière ainsi que la connaissance des notions relatives à la fin de vie et leur applicabilité à la médecine d’urgence préhospitalière.
Résultats |
Vingt questionnaires sur 33 distribués (60 %) ont été analysés. L’âge moyen des sujets est de 43±9ans avec 60 % d’hommes. Cinquante-cinq pour cent des sujets ont été exposés plusieurs fois par an à une situation de fin de vie nécessitant des soins de confort et 50 % à une situation de mort violente. Ces situations ont entraîné un sentiment de découragement transitoire et/ou de morosité dans 20 % des cas, durant quelques minutes dans 28 % des cas et troubles du sommeil dans 6 % des cas pour les soins de confort. Un sentiment de découragement transitoire et/ou de morosité est retrouvé dans 25 % des cas, d’une durée de quelques heures dans 47 % des cas ainsi que des troubles du sommeil dans 25 % des cas pour la mort violente. Soixante-quinze pour cent des sujets ont déclaré avoir eu besoin de parler de ces situations. Par ailleurs, ces situations ont été à l’origine d’une modification de la perception de la fin de vie dans 100 % des cas. Les notions de directives anticipées et de personne de confiance sont respectivement connues par 80 % et 60 % des médecins du Samu de Paris. Soixante pour cent estiment que la notion de directives anticipées est à prendre en compte dans le cadre de la médecine d’urgence préhospitalière et 70 % estiment que la personne de confiance doit être sollicitée si elle est présente. Par ailleurs, 35 % des médecins estiment qu’une décision de limitation de soins dans le contexte de la médecine d’urgence préhospitalière doit se limiter à des critères médico-scientifiques.
Conclusion |
L’exposition aux situations de fin de vie nécessitant des soins de confort ou de mort violente est fréquente chez les médecins du Samu de Paris avec un retentissement psychologique et professionnel peu marqué. Les notions de directives anticipées et de personne de confiance sont bien connues et devraient probablement être utilisées dans le cadre de la médecine d’urgence préhospitalière.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Background |
Since 2005 in France, issue of end of life has a legislative framework through the Leonetti law leading to changes in medical education. However, exposition, psychological impact and knowledge of concepts related to end of life in prehospital emergency medicine have not been evaluated. The purpose of this national survey was to assess psychological impact and knowledge of concepts related to end of life in prehospital emergency physicians.
Materials and methods |
An anonymous survey including 25 multiple-choice questions was sent electronically during 2012 at all prehospital emergency physicians of the Samu de Paris. The questions assessed exposition, psychological impact of end of life situations encountered in prehospital emergency medicine and knowledge of concepts related to end of life and their applicability to prehospital emergency medicine.
Results |
Twenty questionnaires (60%) were analyzed. The mean age is 43±9 years with 60% of men. Fifty-five per cent of subjects were exposed several times a year to a situation requiring end of life comfort care and 50% to a situation of violent death. These situations have led to a feeling of transient discouragement and/or gloomy in 28% during a few minutes in 27% and a source of sleep disorders in 6% for comfort care. A feeling of transient discouragement and/or gloomy occurred in 25%, during several hours for 47% with sleep disorders in 25% for violent death. Seventy-five per cent reported a need to talk about these situations. Moreover, these situations have been the cause of a change in the perception of the end of life in 100%. Concepts of advance directives and trustworthy person were known by 60% and 80% respectively. Sixty per cent believe that the concept of advance directives should be taken into account in the prehospital emergency medicine and 70% believe that the trusted person should be sought if present. Additionally, 25% believe that a decision to limit care in the context of prehospital emergency medicine should be limited to medical and scientific criteria.
Conclusion |
Exposure to situations requiring end of life comfort care or violent death is common among physicians of Samu de Paris with a low psychological impact. Concepts of advance directives and trustworthy person are very well known and should probably be used in prehospital emergency medicine.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Médecine d’urgence, Fin de vie, Exposition, Retentissement psychologique, Connaissances
Keywords : Emergency medicine, End of life, Psychological impact, Exposition, Knowledge
Plan
Vol 29 - N° 4
P. 288-295 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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