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Impacts de la violence au travail selon l’identité de genre des victimes : étude exploratoire - 14/12/17

Doi : 10.1016/j.ejtd.2017.09.001 
M. Tragno , Y. Ferreira , P. Tarquinio , A. Duveau , C. Tarquinio
 Unité Apemac EA 4360, équipe de psychologie de la santé, Metz UFR SHS, université de Lorraine, Île-du-Saulcy, 57000 Metz, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

Les conséquences psychologiques de la violence au travail sont multiples et ont été souvent décrites dans la littérature. Dans notre recherche, ces différences sont analysées en fonction de l’identité de genre des victimes. Ce concept distingue quatre types d’identité : les typés féminins, masculins, androgynes et indifférenciés.

Objectifs

L’objectif de cet article est de mettre en évidence le lien entre l’identité de genre de salarié(e)s victime(s) d’agressions sur leur lieu de travail et l’intensité de l’impact traumatique. Les spécificités liées à chacune de ces identités de genre nous conduisent à poser les hypothèses suivantes. Les sujets (homme versus femme) disposant d’une identité de genre féminine seront rendus moins vulnérables que les autres aux effets d’une agression (hypothèse 1). Un résultat similaire est attendu pour les sujets disposant d’un schème identitaire de type androgyne (hypothèse 2). Inversement, les sujets typés masculins et typés indifférenciés seront particulièrement touchés psychologiquement par les effets de la violence et leur niveau de stress post-traumatique sera plus important que ceux des sujets à schèmes identitaires féminins et androgynes (hypothèse 3).

Méthode

L’identité de genre des sujets a été évaluée à l’aide du Bem Sex Role Inventory (Bem, 1974) et les caractéristiques de l’impact psychotraumatiques à l’aide d’une version révisée de l’échelle d’Horowitz : l’Impact Events Scale Revised. Notre étude porte sur un échantillon de 367 salariés : 230 ont été victimes d’agressions, 137 n’ont jamais vécu d’agression.

Résultats

Les résultats obtenus montrent que les salariés victimes d’agressions présentent des scores significativement plus importants à l’IES-R que les salariés n’ayant jamais fait l’objet de violence sur leur lieu de travail. Cette différence s’observe pour toutes les dimensions de l’IES-R qu’il s’agisse de symptômes d’intrusion, d’évitement et d’hypersensibilité. Les analyses montrent, en outre, que ce sont les sujets avec une identité de genre indifférenciée et masculine qui présentent des scores les plus importants par opposition aux sujets avec une identité de genre androgyne et féminine.

Conclusion

La prise en compte de l’identité de genre dans la problématique globale de la violence au travail, s’avère être une dimension intéressante à considérer pour une compréhension plus fine encore des impacts psychotraumatiques sur les salariés victimes et dans un second temps pour leur prise en charge. Si cela met en lumière un nouveau paramètre permettant la mesure et la compréhension des effets de la violence au travail, il est nécessaire d’être prudent quant à sa possible généralisation qui supposerait préalablement de répliquer l’étude dans des contextes professionnels différents. Toutefois, cette étude a le mérite de proposer un nouvel angle de compréhension et de proposition de prise en charge psychothérapeutique. Enfin, il serait intéressant de voir les effets d’une prise en charge psychothérapeutique, à court et à long terme en fonction de l’identité de genre.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Abstract

Introduction

The consequences of workplace violence are various and have often been described in the literature. In this research, these differences are analyzed according to the concept of gender identity. This concept distinguishes four types of identity: femininity, masculinity, androgyny and undifferentiated.

Objectives

The aim of this study is to highlight the link between workers’ gender identity and the intensity of the workplace violence's traumatic impact. Specific features related to each of these gender identities lead us to pose the following hypotheses. Subjects (male versus female) with a female gender identity are less vulnerable than others to the effects of an assault (hypothesis 1) (hypothesis 1). A similar result is expected for subjects with an androgynous gender identity (hypothesis 2). Conversely, we posit that subjects with masculine and undifferentiated gender identities will be particularly affected psychologically by the effects of violence and their level of posttraumatic stress will be higher than in subjects with a female or androgynous gender identity (hypothesis 3).

Methodology

The Bem Sex Role Inventory (Bem, 1974) was used to assess subjects’ gender identity and the IES-R (Impact of Events Scale–Revised), a revised version of Horowitz’ scale, was used to assess the impact of the psychological trauma. Our study concerns a sample of 367 workers: 230 were victims of assaults; 137 never experienced any assault.

Results

Results show that workers who have experienced an assault show a significantly higher score on the IES-R than workers who have never experienced workplace violence. This difference can be seen on every dimension of the IES-R, i.e., the intrusion, avoidance, and hyperarousal subscales. Moreover, analysis show that subjects with undifferentiated and masculine gender identities obtained higher scores, compared to subjects with androgynous and feminine gender identities.

Conclusion

Taking gender identity into account on the field of workplace violence is, in the end, an interesting dimension to take into consideration to understand more precisely psychotraumatic impacts on assaulted employees, and then their care. If this reveals a new measurable setting to understand workplace violence's effects, it is needed to be cautious in order to avoid a potential generalization, which require to duplicate this study in different professional environment. While the results of this study highlight a new measurable factor for the assessment and understanding of the effects of workplace violence, this study should be replicated in various professional environments before its conclusions could be generalised. With this caveat, this study offers a different perspective of understanding and suggestions for psychological treatment. Finally, it would be interesting to observe the short- and long-term effects of psychological treatment that is built on the consideration of gender identity.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : ESPT, Violence, Violence au travail, Identité de genre, Sexe biologique

Keywords : PTSD, Violence, Workplace violence, Gender identity, Biological gender


Plan


 Cet article a été publié une première fois en 2007 dans la Revue Francophone du Stress et du Trauma, 7, 1, 51–60. La revue ayant disparu et les textes étant non accessibles, il a été décidé de republier les résultats de cette recherche en y intégrant une réactualisation de la bibliographie ainsi que les réponses faites aux remarques des experts de la revue de l’European Journal of Trauma and Dissociation, à qui le texte a été soumis. Des éléments complémentaires et plus précis ont également été apportés à cet article avec le souci de le rendre encore plus clair et plus pertinent.
 This article was first published in 2007 in the Revue Francophone du Stress et du Trauma, 7, 1, 51–60. The journal having disappeared and the texts being inaccessible, it was decided to republish the results of this research by incorporating an update of the bibliography as well as the replies to the remarks of the experts of the journal of the European Journal of Trauma and Dissociation, to whom the text has been submitted. Complementary and more precise elements have also been added to this article with a view to making it even clearer and more relevant.


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Vol 1 - N° 4

P. 255-262 - décembre 2017 Retour au numéro
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