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Réexamen du contexte géologique, chrono- et biostratigraphique du site de Moulin Quignon à Abbeville (Vallée de la Somme, France) - 14/12/17

Doi : 10.1016/j.anthro.2016.05.006 
Jean-Jacques Bahain a, , Nicole Limondin-Lozouet b , Pierre Antoine b , Pierre Voinchet a
a UMR 7194 CNRS, histoire naturelle de l’Homme préhistorique, département de préhistoire du Muséum national d’Histoire Naturelle, 1, rue René-Panhard, 75013 Paris, France 
b UMR 8591 CNRS, laboratoire de géographie physique : environnements quaternaires et actuels, université Paris 1-UPEC, 1, place Aristide-Briand, 92195 Meudon, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Le contexte géologique des découvertes effectuées par Boucher de Perthes à Moulin Quignon en 1863–1864 a été examiné à travers les témoignages laissés par ce dernier, par ses détracteurs, puis par les géologues et archéologues ayant par la suite travaillé sur les alluvions fossiles de la Somme à Abbeville. Cette approche critique a pu être complétée par de nouvelles études, grâce en particulier à une fouille restreinte menée dans la carrière Carpentier, considérée depuis la fin du XIXe siècle comme une localité analogue à celle de Moulin Quignon, et à une série de nouvelles analyses (microvertébrés, malacofaune, datations ESR et ESR/U-Th). Les principaux résultats de ces études confirment la nature fluviatile des couches « archéologiques » de Moulin Quignon qui correspondent à une haute terrasse de la Somme, à environ 40m au-dessus de l’incision actuelle de la vallée à Abbeville. Les datations réalisées permettent d’attribuer un âge de 584±48 ka aux niveaux fluviatiles de la carrière Carpentier, en bon accord avec les données biostratigraphiques disponibles, notamment celles issues de l’étude de la malacofaune recueillie à Moulin Quignon (collection Boucher de Perthes) et à la Carrière Carpentier ainsi que de la faune de mammifères récoltée depuis la fin du XIXe siècle dans la marne blanche de la carrière Carpentier, qui permettent d’attribuer la mise en place de ces alluvions à un stade interglaciaire de la seconde moitié du Cromérien, le stade isotopique marin (MIS) 15. À partir de ces données et compte tenu de l’attribution des restes humains de Moulin Quignon à un homme anatomiquement moderne, la contemporanéité de ces derniers avec les dépôts alluviaux d’une haute terrasse de la Somme est impossible et appuie l’hypothèse d’une supercherie. En revanche, il est possible qu’au moins une partie du matériel lithique récolté à l’époque de la découverte par Boucher de Perthes provienne bien des niveaux fluviatiles datés d’environ 600 000 ans sur le site voisin et analogue de la Carrière Carpentier. Ces pièces constitueraient ainsi les plus anciens témoignages d’une présence humaine dans la vallée.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Abstract

The geological context of the discoveries made by Boucher de Perthes at Moulin Quignon in 1863–1864 was examined through the testimonies left by himself, by his detractors, then by geologists and archaeologists who later worked on the alluvial deposits of the Somme at Abbeville. This critical approach has been completed by specific studies, through a restricted excavation performed at Carpentier Quarrya locality known since the end of the 19th century as a sequence analogous to Moulin Quignon, and by a series of new analyses (microvertebrate, malacofauna, dating). The main results of these studies confirm the fluvial nature of the ‘archaeological’ layers at Moulin Quignon that correspond to a high terrace of the Somme River, about 40m above the current valley incision at Abbeville. Dating results provide an age of 584±48 ka for the fluvial levels at Carpentier Quarry, in good agreement with the available biostratigraphic data, inferred from malacofaunas collected at both Moulin Quignon (Boucher de Perthes collection) and Carpentier Quarry, and from mammals fauna recovered since the end of the 19th century from the white marl at Carpentier Quarry which allow the allocation of these alluvial deposits to an interglacial stage of the second half of the Cromerian, the marine isotopic stage (MIS) 15. From these data and taking into account the identification of the human remains of Moulin Quignon as an anatomically modern man, the contemporaneity of these remains with the alluvial deposits of a high terrace of the Somme River is virtually impossible and supports the hypothesis of a hoax. Besides, it is possible that at least some of the lithic material collected at the time of the discovery by Boucher de Perthes could derive from fluvial levels dated of approximately 600,000 years. They would be then the oldest evidence of a human presence in the Somme Valley.

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Mots clés : Moulin Quignon, Vallée de la Somme, Alluvions fossiles, Cromérien, Tanousia, MIS 15

Keywords : Moulin Quignon, Somme Valley, Fluvial deposits, Cromerian, Tanousia, MIS 15


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Vol 120 - N° 4

P. 344-368 - octobre 2016 Retour au numéro
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  • Moulin Quignon 1863–1864 : détours inédits et bilan historiographique
  • Arnaud Hurel, Noël Coye
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  • La séquence de Moulin Quignon est-elle une séquence archéologique ?
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