La problématique des troubles vocaux chez les enseignants a été documentée dans des études préliminaires internationales, justifiant la pertinence et l’importance de la réalisation d’actions de prévention dans cette population.

L’objectif principal de cette étude est d’évaluer la façon dont les enseignants ayant bénéficié d’une intervention sur l’hygiène vocale et la prévention des troubles de la voix la perçoivent et si les résultats dépendent de l’âge de l’enseignant et de son expérience. Pour cela, l’analyse critique de deux paramètres, l’insatisfaction et l’apprentissage, a été menée.

Depuis plus de quinze ans, la Mutuelle générale de l’Éducation nationale (MGEN), en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale, propose une formation à la voix et à l’hygiène vocale aux enseignants en formation initiale et continue. À l’issue de chaque formation, un questionnaire d’évaluation est remis aux participants. Les données sont analysées statistiquement.

En 2014, 1144 questionnaires ont été recueillis. La population retenue pour l’analyse (n=1012) est constituée de 81 % de femmes, 52 % des répondants ont plus de 30 ans, 52 % sont en formation initiale, 59 % affirment avoir déjà été confrontés à un problème vocal, dont 22 % ayant été dans l’impossibilité de faire cours à cause d’un problème de voix. Quarante-trois pour cent déclarent avoir des difficultés vocales. Ils sont 91 % à être satisfaits à l’issue de la formation. Le fait d’avoir moins de 30 ans est associé à la fois à un risque plus élevé d’être insatisfait (OR=2,54 ; IC 95 %=[1,09–5,92]) et à un apprentissage plus faible (OR=0,62 ; IC 95 %=[0,41–0,92]). Le fait de déclarer avoir déjà été confronté à des problèmes vocaux avec impossibilité de faire cours est aussi associé au moindre risque d’être insatisfait et à l’apprentissage fort, mais à la limite de la significativité pour l’insatisfaction.

Les enseignants sont globalement très satisfaits des interventions proposées. Elles permettent l’acquisition de connaissances théoriques et pratiques et mériteraient de s’inscrire sur le long terme. La satisfaction à l’issue de cette formation et la capacité de protection vocale acquise augmentent significativement avec l’âge des participants. Le manque d’informations et de connaissance sur les exigences vocales de la profession pourrait expliquer les différences observées.

Voice disorders in teachers were highlighted in several international studies, justifying the relevance and importance of carrying out actions of prevention in this population.

The goal of this study is to assess how actions of prevention are perceived by teachers enrolled in a preventive voice care program and if results depend on teachers’ age and experience. Dissatisfaction and the declared acquired knowledge at the end of the intervention were analysed.

For almost fifteen years, MGEN (French social security provider, specialized in teachers’ insurance), in partnership with the French Ministry of Education, offers a preventive voice program that includes voice hygiene education and voice training for teachers of all levels and working areas. At the end of each intervention, an evaluation questionnaire is distributed to participants and the data is then analysed statistically.

In 2014, 1144 teachers answered the questionnaire, 1012 were validated to final analysis. The population included 81% of women, 54% of the respondents were over 30-years-old, 52% were student teachers, 59% claimed to have already been confronted with a voice problem and amongst them 22% said they had already been unable to teach due to a voice problem. After the intervention, 91% of participants were satisfied with it. A statistically significant difference exists between younger and older teachers in multivariate analysis: younger than 30-years-old teachers are more likely to be dissatisfied (OR=2.54; CI 95%=[1.09–5.92]) and to be in the lowest category of declared knowledge (OR=0.62; CI 95%=[0.41–0.92]). Declare to have already been confronted with a voice problem with impossibility of teaching was also associated with both parameters (less likely to be dissatisfied; highest category of knowledge), but just above the threshold for significance for dissatisfaction.

Voice programs are pertinent and teachers are highly satisfied after participation. The intervention allows the acquisition of theoretical knowledge and practical skills. Results significantly vary according to the age of teachers: younger teachers are less satisfied and claim to learn less. The principles of vocal hygiene and voice preservation should be given in a long-term perspective. The lack of information and a poor knowledge on the vocal demands of the profession could explain the differences observed.