Association entre l’exposition à long terme à la pollution atmosphérique et la mortalité en France : étude de suivi sur 25 ans - 14/12/17
Association between long-term exposure to air pollution and mortality in France: A 25-year follow-up study
Résumé |
Introduction |
Les effets à long terme de la pollution atmosphérique (PA) sur la mortalité ont été démontrés dans de nombreux pays. En France, ces données sont peu fréquentes.
Objectif |
L’objectif de l’étude était d’évaluer le lien entre 25 ans d’exposition à la PA et le risque de mortalité toutes causes non accidentelles et pour causes cardiovasculaires et respiratoires à partir des données de la cohorte française Gazel.
Matériel et méthodes |
L’échantillon de l’étude était composé de 20 327 adultes volontaires travailleurs d’EDF-GDF suivis de 1989 à 2013. L’exposition annuelle aux PM10, PM2,5, NO2, O3, SO2 et benzène a été évaluée au lieu de résidence des participants en utilisant un modèle de chimie transport en prenant en compte le calendrier résidentiel. Les excès de risques, exprimés en hazard ratio (HR), ont été estimés à l’aide d’un modèle de régression à risques proportionnels de Cox en ajustant sur les facteurs de confusion potentiels individuels et contextuels. Les HR ont été calculés pour une augmentation de l’intervalle interquartile de la distribution des concentrations des polluants.
Résultats |
Le nombre de décès survenus en fin de période était de 1967 (9,7 %) pour la mortalité toutes causes non accidentelles, 165 (0,8 %) pour causes cardiovasculaires et 284 (1,4 %) pour causes respiratoires. Une exposition à long terme aux PM2,5, PM10–25, NO2 et benzène était associée à une augmentation de la mortalité non accidentelle lorsque l’exposition était prise en compte à l’inclusion. Pour les PM2,5, le HR était de 1,09 (intervalle de confiance [IC] 95 % : 0,99–1,20) pour une augmentation de 5,9μg/m3 ; pour les PM10−25, HR=1,09 (IC 95 % : 1,04–1,15) pour une augmentation de 2,2μg/m3 ; pour le NO2, HR=1,14 (IC 95 % : 0,99–1,31) pour une augmentation de 19,3μg/m3 ; et pour le benzène, HR=1,10 (IC à 95 % : 1,00–1,22) pour une augmentation de 1,7μg/m3. L’association la plus forte était observée pour les PM10, HR=1,14 (IC 95 % : 1,05–1,25) pour une augmentation de 7,8μg/m3. Aucune association n’a été observée entre l’exposition à long terme à la PA et la mortalité cardiovasculaire et respiratoire.
Conclusion |
Une exposition à long terme aux particules fines, dioxyde d’azote, dioxyde de soufre et benzène est associée à un risque accru de mortalité non accidentelle en France. Nos résultats sont concordants avec les données existantes de la littérature et confirment que la pollution de l’air extérieur est un important facteur de risque environnemental de mortalité.
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Vol 78 - N° 5
P. 471 - octobre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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