Isolement et contention : de la prescription à la décision - 04/02/18
Seclusion and restraint: From prescription to decision
Cet article a été publié dans un numéro de la revue, cliquez ici pour y accéder
Résumé |
Les équipes psychiatriques ont toujours accueilli des patients en crise, potentiellement dangereux ou agités. Face aux difficultés qu’elles peuvent rencontrer, la contenance relationnelle a souvent été privilégiée sur toute autre considération. Pourtant, les études européennes et en France, faute de données nationales, le rapport du contrôleur des lieux de privation de liberté, font le constat d’une augmentation de la pratique de l’isolement et de la contention. Leur utilisation se banalise et suscite moins de réflexion soignante. Par un article dans la loi de modernisation du système de santé du 26 janvier 2016, le législateur a décidé de rappeler la nature liberticide de ces pratiques et la nécessité de leur encadrement. Cette inscription législative représente une évolution fondamentale dans la perception de l’isolement et de la contention. Ils passent de prescription à décision de privation de liberté et s’envisagent en dernier recours. Le changement législatif et l’élaboration de récentes recommandations pour la clinique par la Haute Autorité de santé forcent la réflexion. De nombreuses interrogations subsistent notamment autour de la clinique de la violence, des raisons de l’augmentation des mesures d’isolement et de contention, ainsi que des alternatives qui ont été élaborées. De nombreux arguments laissent à penser que moins un environnement est stressant et contraignant, plus le patient est responsabilisé. Il est acteur de ses soins et considéré comme un sujet. La loi laisse un espace aux équipes soignantes pour construire une réflexion sur les bénéfices de ces mesures par rapport à l’atteinte des libertés fondamentales. La réflexion autour des soins, de la qualité de leur organisation, doit être au centre de l’accompagnement du patient en crise.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Psychiatric care has always included patients in crisis who are potentially dangerous or agitated. Faced with the many issues they may encounter, the therapeutic relationship has always been prioritized over all other considerations. However, the practice of seclusion and restraint has been steadily increasing in the past few decades. Their use is becoming customary rather than exceptional and consequently fosters less thought by the care teams. In the Healthcare System Modernization Act of January 26th, 2016, the lawmakers sought to underline the freedom-destroying nature of these practices and the necessity of their regulation. This law represents a fundamental change in the nature of seclusion and restraint. What was but a simple prescription becomes a conscious decision of depriving someone of her or his freedom and must only be considered as a last resort. The changes in the Law and the recent changes in the recommendations for clinical practice by the French National Institute of Health invite reflection. Many questions remain about the origins of violence, the reasons for the increasing use of seclusion and restraint measures, and the alternatives that have been developed. Many theories suggest that the less stressful and constrained an environment is, the more empowered the patient will be. He is an actor in his own care and is considered a full active participant. The Law is reconciled with caregivers initiating a reflection on the benefits of these measures regarding the violation of fundamental freedoms. Reflection on psychiatric care and the quality of its management must be the focus when caring for patients in crisis.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Isolement, Contention
Keywords : Seclusion, Restraint
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