Des stimulations nociceptives délivrées au cours du sommeil provoquent dans 1/3 des cas une réaction d’éveil qui suit une réponse cérébrale de type cognitif (Bastuji et al., 08) [1Bastuji., et al. Laser evoked responses to painful stimulation persist during sleep and predict subsequent arousals Pain 2008 ;  137 : 589-599 [cross-ref]

Cliquez ici pour aller à la section Références]. L’hypothèse de ce travail est que la présence ou l’absence de réaction d’éveil serait modulée par le profil d’activité cérébrale avant le stimulus nociceptif.

Enregistrements intracrâniens nocturnes chez 14 patients épileptiques recevant des stimulations laser délivrées au seuil douloureux, sur le territoire cutané du nerf radial de la main controlatérale à l’hémisphère implanté. Le contenu spectral des 5 secondes pré-stimulus et la cohérence de phase entre l’activité de l’insula postérieure et celle des 14 autres structures implantées ont été comparés en fonction de la présence ou non de réaction d’éveil post-stimulus, en sommeil lent léger (N2) et en sommeil paradoxal (SP).

La puissance de l’activité delta était significativement plus faible avant une réaction d’éveil en N2 et plus élevée en SP. La cohérence de phase pré-stimulus entre l’insula postérieure et les autres aires cérébrales était significativement supérieure avant une réaction d’éveil qu’en son absence, aussi bien en N2 qu’en SP.

La faible puissance delta observée avant une réaction d’éveil en sommeil lent suggère qu’une moindre profondeur du sommeil favorise cette réactivité. L’augmentation de la connectivité fonctionnelle, présente lors des deux stades de sommeil, faciliterait le traitement de l’information sensorielle à venir et l’émergence de la réaction d’éveil par sa propagation rapide et étendue aux structures supérieures.