Les professionnels d’un établissement de santé travaillent souvent en horaire posté et la nuit et seraient donc susceptibles d’avoir des troubles de la vigilance. Dans ces conditions, un syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS) non détecté pourrait avoir des conséquences lors des actes professionnels. L’objectif de cette étude a été de déterminer la prévalence des symptômes et des facteurs de risque du SAOS parmi les professionnels d’un établissement de santé et dans le groupe des travailleurs en horaire posté.

Il s’agissait d’une étude descriptive et transversale menée auprès de 773 participants travaillant dans un hôpital universitaire et volontaires pour répondre au Questionnaire de Berlin.

Les femmes représentaient 67 % (n=520) de la cohorte et les hommes 32,7 % (n=253). L’âge moyen était de 42±11,1 ans. On notait une prévalence importante des symptômes du SAOS (ronflement à 69 %, somnolence diurne à 26 %) et des facteurs de risque du SAOS (HTA rapporté à 18 %, IMC>30kg/m² à 13 %).La prévalence des sujets à haut risque de SAOS était de 23,5 % (20,6 %–26,6 %) dans l’ensemble de la population étudiée ; elle était de 22,4 % chez le personnel soignants, et de 21,4 % (17 %–26 %) parmi les travailleurs en horaire posté. Les facteurs significativement associés à un haut risque de SAOS dans cette population étaient : l’âge>51 ans (odds ratio ajustés [ORa] : 8,1, p<0,001), le sexe masculin (ORa : 4,1, p<0,001), le périmètre cervical>41cm (ORa : 2,9, p<0,01) et les comorbidités (diabète, hypercholestérolémie et antécédent familial de SAOS).

Au vu de cette étude, il semble intéressant de proposer aux travailleurs de la santé, ayant des facteurs de risque du syndrome d’apnée du sommeil comme ceux identifiés dans cette étude, un dépistage du SAOS par le Questionnaire de Berlin.