Le modèle « Sleep to Forget, Sleep to Remember » postule que le sommeil paradoxal (SP) diminue la réactivité émotionnelle lors de la réexposition à un stimulus négatif. L’impact des stratégies de régulation au moment de l’induction émotionnelle reste inconnu.

Après un premier sommeil, des volontaires sains étaient exposés à un film inducteur de tristesse durant lequel ils devaient réguler leur ressenti émotionnel (R), ou, s’immerger dans le film (I). Chaque groupe était divisé en deux, le premier maintenant un état de veille (V), le second devait se rendormir sous polysomnographie (S). Quatre groupes étaient donc constitués : RV, RS, IV et IS. En fin de nuit, les groupes étaient à nouveau exposés au film. Les réponses émotionnelles étaient mesurées (variabilité du rythme cardiaque, échelles d’auto-évaluation).

Quarante-quatre participants étaient inclus, répartis de façon homogène dans chacun des groupes (n=11). Les groupes RS et IS ont principalement présenté du SP en deuxième partie de nuit. Lors de la réexposition, le groupe RS présentait une amélioration significative des marqueurs physiologiques de la réactivité émotionnelle par rapport au groupe RV. D’autre part, le groupe IS connaissait une détérioration de l’auto-évaluation émotionnelle par rapport au groupe IV.

Le premier résultat suggère un rôle de consolidation par le SP de la régulation émotionnelle initiée durant la veille (RS>RV). A contrario lorsqu’aucune stratégie n’est mise en place, le SP pourrait intensifier la réactivité émotionnelle lors de la réexposition à la situation émotionnelle (IS<IV).