La privation de sommeil a un fort impact sur l’aspect du visage (signes visibles de fatigue) mais ses conséquences sur les caractéristiques biophysiques de la peau demeurent inconnues. Notre étude s’est intéressée aux effets de 2 nuits consécutives de restriction de sommeil (3 heures/nuit) sur la peau du visage avec des méthodes d’évaluation instrumentales non-invasives pour le sébum, l’hydratation, la perte insensible en eau, les propriétés biomécaniques, le pH, la desquamation et l’analyse d’image.

Vingt-quatre femmes (type caucasien) volontaires sans trouble du sommeil, âgées de 30–53 ans, ont été sélectionnées à partir de questionnaires (Epworth, PSQI, Horne et Ostberg). La restriction de sommeil a été contrôlée par actimétrie et agenda de sommeil. Les mesures biophysiques et les photographies du visage ont été réalisées le matin et l’après-midi, avant et après restriction.

Le sébum et la perte transépidermique en eau étaient plus intenses l’après-midi que le matin, sans aucun impact de la restriction. À l’inverse, l’hydratation à la surface de la peau, le pH, les propriétés viscoélastiques de la peau, la desquamation et la luminosité étaient significativement réduits après restriction.

Cette étude identifie plusieurs paramètres importants de la peau du visage affectés significativement par la restriction aiguë de sommeil (hydratation, acidité, homogénéité de desquamation, propriétés viscoélastiques et luminosité du teint) et souligne l’importance de la qualité (ou quantité) de sommeil dans l’homéostasie physiologique de la peau, l’esthétique et le confort.