Notre but est de vérifier empiriquement l’existence d’un sous-groupe d’individus déprimés majeurs avec un pattern polysomnographique similaire à celui de l’insomnie primaire (y compris au niveau du sommeil REM) comme suggéré indirectement dans la littérature.

Les données polysomnographiques de 209 individus non traités (30 sujets normatifs, 84 insomniaques primaires et 95 individus déprimés majeurs avec insomnie objective) recrutés au départ de la base de données du laboratoire du sommeil ont été étudiées tant au niveau de la totalité de la nuit que des tiers de nuit.

Les insomniaques primaires et les individus déprimés majeurs avec insomnie objective présentent un pattern polysomnographique similaire tant au niveau de la totalité de la nuit (augmentation de l’éveil intra-sommeil, latence REM non raccourcie et déficit en sommeil delta et REM) que des tiers de nuit (augmentation de l’éveil intra-sommeil lors des 1^er et 3^e tiers de nuit, déficit en sommeil delta lors du 1^er tiers de nuit et déficit en sommeil REM lors des 1^er et 3^e tiers de nuit), y compris au niveau du sommeil REM.

Dans notre étude, nous avons mis en évidence que les individus déprimés majeurs avec insomnie objective présentent un pattern polysomnographique similaire à celui de l’insomnie primaire, y compris au niveau du sommeil REM, ce qui supporte l’hypothèse d’une physiopathologie commune qui pourrait être l’hyperéveil. Nos résultats ouvrent de nouvelles perspectives pour la compréhension de la physiopathologie de la dépression majeure avec insomnie objective.