La pratique clinique fondée sur les preuves utilise plusieurs sources d’information pour se baser sur les évidences scientifiques ; les recommandations sont considérées comme la meilleure source de connaissances pour guider la pratique. Le syndrome douloureux régional complexe (SDRC) est une pathologie réputée complexe, handicapante pour les patients et parfois frustrante pour les thérapeutes. D’une physiopathologie encore trop peu comprise, elle bénéficie de plusieurs méthodes de prise en charge.

Décrit pour la première fois en 1851, ce syndrome douloureux est un bon exemple de l’intérêt de la recherche dans la santé. En effet, il est possible de retracer une histoire scientifique fournie autour du SDRC qui permet de comprendre comment évoluent les pratiques. Plusieurs recommandations ont été retrouvées (Haute Autorité de Santé ; American Academy of Pain Medecine ; Royal College of Physicians) et revues, de 1948 à 2013. Des premières descriptions du XIX^e siècle, centrées sur les anomalies sympathiques aux preuves de modifications du système nerveux central, les recommandations de prises en charge ont évoluées avec maintenant une place importante laissée à la physiothérapie. À partir de cette revue narrative des recommandations internationales et de revues portant sur le SDRC, nous pourrons discuter de l’intérêt de la formation continue permanente pour offrir aux patients les soins les plus pertinents. En effet des soins et conceptions peuvent être pertinents car cohérents avec les données contemporaines. Mais ils peuvent nécessiter une réévaluation de leur place dans l’arsenal thérapeutique quand de nouvelles données scientifiques émergent.