Dépistage et suivi des anévrismes de l’aorte abdominale : les femmes aussi ? L’apport de Vésale - 19/03/18
Résumé |
L’anévrisme de l’aorte abdominale sous-rénale (AAA) a longtemps était considéré comme une affection purement masculine. D’ailleurs en 2013, la HAS ne recommande pas le dépistage chez la femme du fait d’un sex-ratio de 1/13. La plupart des recommandations restent très hésitantes sur le dépistage chez la femme ou alors avec un grade de recommandation faible. Cependant, en 2007, les recommandations de la Société française de médecine vasculaire (SFMV) étaient novatrices et elles le sont toujours. Le dépistage était recommandé chez les hommes et les femmes de 50 ans et plus avec un antécédent familial (1er degré). Notons que pour la HAS cette recommandation est faite mais elle n’existe plus ensuite. La SFMV propose le dépistage chez les femmes de 60 à 75 ans fumeuses. Au-delà de 75 ans, le dépistage est proposé chez les personnes avec une bonne espérance de vie et une faible comorbidité. Si l’AAA a la même définition que chez l’homme, il faut cependant, tenir compte d’un calibre plus petit de l’aorte native chez la femme. C’est ainsi qu’a été défini un index dénommé Aortic Size Index (ASI) qui est le ratio entre le diamètre antéropostérieur et la surface corporelle. L’ASI prend toute son importance chez la femme. On sait aujourd’hui que l’incidence des AAA chez la femme qui fume est la même que chez les hommes qui n’ont jamais fumé. Le tabac est un facteur de risque majeur d’AAA, en général mais encore plus chez les femmes. La croissance des AAA chez la femme est plus rapide que chez l’homme, de plus le risque de rupture est plus important. En cas de traitement chirurgical ou par voie endovasculaire le risque opératoire à 30jours est supérieur à celui retrouvé chez l’homme. Enfin le caractère familial de l’AAA chez la femme est un facteur de risque important d’être porteuse d’un AAA. Le sexe féminin, le tabac, la taille haute, un BMI bas augmenteraient le risque de rupture chez la femme. L’opération Vésale 2014/2015 réalisée par la SFMV a permis de mettre en évidence 729 AAA, dont 124 chez la femme (dépistage basé sur les recommandations SFMV). Parmi ces 124 AAA, 58 mesuraient 50mm et plus. Parmi les 124 AAA, 14 concernaient des femmes entre 50 et 60 ans (avec un antécédent familial), par contre 110 des femmes de plus de 60 ans. Si l’on avait suivi les recommandations de la HAS, ces 110 femmes n’auraient pas été dépistées. Enfin 95 % des femmes étaient fumeuses. Alors, oui, les AAA existent chez les femmes, ils sont potentiellement plus dangereux que chez l’homme, leur dépistage est justifié chez les femmes de 50 ans et plus avec un antécédent familial et à partir de 60 ou 65 ans chez les fumeuses et/ou hypertendues.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anévrisme, Aorte abdominale, Dépistage, Risque
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Vol 43 - N° 2
P. 98 - mars 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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