Kyste prétibial extra-osseux, une complication des vis d’interférence résorbables après ligamentoplastie du LCA. À propos de 53 patients - 20/03/18
Résumé |
Introduction |
Les vis d’interférence résorbables ont progressivement remplacé les vis métalliques pour fixer les implants lors des reconstructions du ligament croisé antérieur (LCA). Elles diminuent le risque de lacération de la greffe, les artéfacts en imagerie postopératoire et ne nécessitent pas d’ablation. Cependant, elles peuvent induire la formation de kystes symptomatiques résultant de la réaction chimique de résorption. L’objectif de l’étude était de décrire les résultats cliniques des patients opérés pour un kyste prétibial post-ligamentoplastie.
Matériel et méthodes |
Une étude rétrospective a inclus tous les patients opérés entre 2004 et 2016 d’un kyste prétibial extra-osseux au décours d’une ligamentoplastie du LCA. Le diagnostic était évoqué cliniquement devant une douleur prétibiale en regard de l’incision parfois associée à un nodule sous-cutané palpable, puis confirmé à l’IRM. Le premier temps chirurgical était arthroscopique exploratoire, éventuellement associé à une synovectomie antérieure. Le second temps réalisé à ciel ouvert comprenait la résection/curetage du kyste puis comblement par du ciment, de l’os de banque ou des substituts osseux. L’examen anatomopathologique du kyste était demandé. Le critère principal de jugement était la normalisation clinique du genou (non douloureux, mobilité 0–120, stable, sans épanchement) au recul de 6 mois.
Résultats |
Cinquante-trois patients ont présenté un kyste prétibial au recul moyen de 4,6±3,1 ans (<1–19) de la ligamentoplastie. La série comprenait 33 femmes et 20 hommes, âge moyen 35,3±9,9 ans. La reconstruction du LCA avait été réalisée le plus souvent aux tendons ischiojambiers (83 %) et une vis d’interférence résorbable a été utilisée dans tous les cas. En cours de suivi, 16 patients ont été réopérés du genou (dont 5 chirurgies du ménisque, 3 syndromes du cyclope et 3 re-ruptures). Le temps arthroscopique a été réalisé chez 45 (84,9 %) patients retrouvant un cyclope du pied du LCA dans 51,1 % des cas et un transplant intact dans 40 % des cas. À ciel ouvert, la vis tibiale était complètement résorbée chez 17 % des patients, fragmentée pour 41,5 %. L’examen anatomopathologique a retrouvé de la fibrose, des granulomes inflammatoires et du matériel exogène biréfringent en lumière polarisée. À 6 mois de recul, 79,2 % des patients ne présentaient aucune douleur, et 96,2 % une mobilité normale et un genou stable sans épanchement. À 2 ans de recul, un patient a récidivé.
Discussion |
La résorption totale des vis d’interférence est longue (7–10 ans), exposant les patients à la formation de kystes prétibiaux pendant toute cette période.
Conclusion |
Les vis d’interférence résorbables peuvent entraîner la formation de kystes prétibiaux nécessitant un traitement chirurgical. Le développement de nouveaux matériaux présentant de meilleures propriétés de dégradation n’induisant pas de réaction locale indésirable est attendu.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 35 - N° 1
P. 64 - mars 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?