Risques liés à la manipulation des médicaments cytostatiques - 01/01/90
INSERM U170, 16, av. Paul-Vaillant-Couturier, 94807 Villejuif cedex France
Hôpital universitaire Dupuytren, 2, av. Alexis-Carrel, 87042 Limoges cedex France
Résumé |
Les cytostatiques sont des produits utilisés dans le traitement des cancers pour inhiber la prolifération cellulaire. Il a été clairement démontré en expérimentation animale que ce sont des agents mutagènes, carcinogènes et tératogènes . Leur pouvoir mutagène a également été mis en évidence dans des études in vivo chez des malades . La survenue, chez des malades atteints de cancer, de tumeurs secondaires semble également en partie liée au traitement par chimiothérapie anticancéreuse . Il est généralement admis qu'il existe un lien entre la mutagénicité, la carcinogénicité et la tératogénicité. Plusieurs études ont en effet montré que l'administration de cytostatiques pendant la grossesse pouvait être à l'origine de malformations congénitales. Certains produits semblent être toutefois plus à risque que d'autres, et notamment le méthotrexate, le busulfan ou le cyclophosphamide .
Le niveau d'exposition des malades est qualitativement et quantitativement différent de celui d'une exposition de type professionnel. Des photographies, prises lors de la préparation de perfusions de cytostatiques, montrent que l'exposition professionnelle peut avoir lieu par projection au niveau du corps lorsque l'ampoule de produit est cassée, par contact au niveau de la main lors du pompage du liquide dans la seringue ou par projection au niveau du visage lors de l'ajustement du volume de la seringue. Cliniquement, des manifestations allergiques au niveau de la peau, des yeux et des voies respiratoires, peuvent également résulter de l'exposition à ces produits [36] . D'autres effets, survenus au moment de la reconstitution ou dans les quelques heures qui l'ont suivie, ont également été décrits dans la littérature [22] . Il s'agit principalement de maux de tête, de vertiges et de nausées. Ces descriptions sont toutefois peu nombreuses et concernent toujours un petit nombre de cas.
Les risques liés à la manipulation de ces agents par les infirmières ou les pharmaciens hospitaliers ont fait l'objet de plusieurs études. Certaines ont porté sur la mise en évidence de l'exposition, d'autres sur la manifestation d'un effet mutagène proprement dit, c'est-à-dire d'un effet cytogénétique. Plus récemment, deux études ont concerné les risques reproductifs et en particulier la fréquence des avortements spontanés.
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