Le lysozyme, un nouvel allergène dans le lait d’ânesse - 09/04/18
, K. Swiontek 2, D. Revets 2, M. Ollert 3, C. Hilger 2Résumé |
Introduction |
Le lait d’ânesse (LA) est parfois proposé en cas d’allergie au lait de vache (LV), du fait d’une faible réaction croisée [1]. De rare cas d’allergie au lait de jument (LJ) ont été rapportés [2] et un cas d’allergie au LA [3]. À ce jour, les allergènes en cause n’ont pas été identifiés.
Une fille de 9 ans suivie pour une allergie arachide-anacardiacées, est réadressée pour une urticaire généralisée après la 1re application d’une crème à base de LA. Elle utilisait depuis quelques mois un savon à base de LA sans réaction. Elle n’a jamais souffert d’allergie au LV et les fromages de chèvre et brebis sont bien tolérés. Elle ne présente pas d’allergie aux epithelia d’animaux.
Méthodes |
Des prick-to prick-tests sont réalisés avec LA, le cosmétique, du LV, LJ, lait de chèvre (LChe) et chamelle (LCha). Les parents ont refusé le test de provocation orale au LA. Des immunoblots sont réalisés avec LA, LV et le sérum de la patiente. L’identification de la protéine est faite par séquençage N-terminal et spectrométrie de masse. L’allergène est purifié par chromatographie échangeuse d’ions et utilisé pour tests cutanés, mesure des IgE en Elisa et activation de basophiles.
Résultats |
Les prick-tests sont positifs pour LA, LJ, le cosmétique incriminé et les lysozymes purifiés de LA et LJ et négatifs pour LV, LChe et LCha.
L’immunoblot montre une bande IgE-réactive de 14kDa dans le LA et LJ, mais aucune avec LV, Lche et Lcha. L’allergène identifié correspond à du lysozyme. Les IgE contre les lysozymes purifiés du LA et LJ sont quantifiées à 3,4 et 2,2kUA/L. Une activation des basophiles est également observée avec LA et les lysozymes purifiés.
Conclusion |
Nous avons identifié un nouvel allergène : le lysozyme Equ a 6 à l’origine d’une allergie au LA sans réactivité croisée avec le LV, où le lysozyme est quasi inexistant. Comme le lysozyme d’ânesse et jument Equ c 6 sont presque identiques, la consommation de LJ est aussi prohibée. Ce cas confirme le risque de primosensibilisation par voie cutanée avec des cosmétiques contenant des protéines alimentaires.
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Vol 58 - N° 3
P. 226 - avril 2018 Retour au numéro
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