La difficulté du maniement des antivitamines K est liée à une marge thérapeutique étroite et à une grande variabilité inter- et intra-individuelle de la réponse au traitement. Cette classe médicamenteuse peut interagir avec beaucoup de médicaments et même avec certains composés alimentaires. Nous rapportons un cas particulier d’interaction entre un complément alimentaire naturel, la lécithine de soja, et les antivitamines K chez une patiente âgée de 46 ans. Les valeurs de l’international normalized ratio (INR) ont été loin de la cible thérapeutique, malgré l’augmentation progressive de la dose et le remplacement de l’acénocoumarol par la fluindione. L’enquête de pharmacovigilance a révélé la consommation de gélules de lécithine de soja. Quinze jours après son arrêt, le taux d’INR a augmenté. Les cliniciens doivent avoir à l’esprit la possibilité d’interaction entre un AVK et ce complément alimentaire qui est de plus en plus utilisé.

Vitamin K antagonists (VKA) are difficult to use because of a narrow therapeutic index and of a marked inter- and intra-individual variability among patients in the required dosage. This drug may interact with many other drugs and same with certain food compounds. We report the case of potential interaction between soy lecithin and Vitamin K antagonists in a 46 years-old woman. Subtherapeutic INR values were detected despite the increase gradually in dose and replacing acenocoumarol by fluindione. An enquiry of pharmacovigilance was conducted found the consumption of soy lecithin capsules. Fifteen days after its stopping, the INR values have really increased. Clinicians should think to the possibility of interaction between oral anticoagulants and food supplement that is increasingly used.