En Polynésie Française, le taux d’obésité infantile est parmi les plus élevés dans le monde. L’épiphysiolyse de hanche est un accident qui touche les enfants en période pré- ou péri-pubertaire, liée à un double mécanisme de diminution de résistance du cartilage de conjugaison en fin de croissance et d’augmentation des contraintes mécaniques par prise rapide de poids. Les déformations importantes relèvent d’ostéotomies difficiles avec abord postérieur et isolement soigneux de l’artère circonflexe postérieure, stabilisées par voie extra-articulaire avec une vis. La scintigraphie osseuse est généralement demandée pour apprécier la vitalité de la tête fémorale.

Dix enfants (6 garçons ; 4 filles), âge moyen 10,70±1,70 ans, poids moyen 74,10±18,96kg (IMC moyen 28,60±5,40) dont 7 obèses (IMC 31,34±3,61) ont été adressés dans le service de médecine nucléaire pour évaluation de la vitalité de la tête fémorale avant éventuelle chirurgie (n=2) ou 75±30jours après une chirurgie dans le cadre d’épiphysiolyses (n=13 ; unilatérale n=7 ; bilatérale n=3). Neuf sur dix enfants ont finalement été opérés (15 articulations) : ostéotomie de Dunn (n=10 ; glissements importants de stade III) ou vissage externe (n=5 ; stabilisation (n=3) ou préventif controlatéral (n=2).

Une absence totale de fixation évoquant une nécrose de tête fémorale a été retrouvée dans 3/15 articulations, en concordance avec l’IRM (2/3) et le suivi évolutif (3/3). Une bonne fixation de la tête fémorale a été retrouvée dans les autres cas, en concordance avec l’IRM (11/12) et le suivi évolutif (12/12). Pour les deux discordances scintigraphie et IRM, l’IRM ne pouvait pas conclure en raison d’artéfacts générés par le matériel. La fixation des physes fémorales supérieures dépendaient du délai par rapport à la chirurgie, avec disparition des hyperfixations physiologiques pour les délais>3 mois. Dans les 2 cas d’enclouage préventif controlatéral, il persistait une hyperfixation franche physiologique de la physe plus de 3 mois après la chirurgie. La tomoscintigraphie couplée à un scanner de repérage anatomique était particulièrement utile pour différencier correctement la part de la fixation due à la tête fémorale de celle due à la physe.

La scintigraphie osseuse reste un outil particulièrement intéressant pour apprécier la vitalité des têtes fémorales après épiphysiolyse.