Érythème pigmenté fixe induit par la pristinamycine - 28/04/18
Résumé |
Introduction |
Les réactions allergiques cutanées dues à la pristinamycine sont rares. Cette streptogramine peut induire des réactions immédiates ou différées.
Observation |
En 2012, Une femme âgée de 43 ans a été hospitalisée pour un rash cutané apparu 5 jours après prise de pristinamycine pour une pyodermite. L’examen a montré un rash maculopapuleux (RMP) et un placard érythémateux bien limité de la face postérieure de la jambe gauche. Toutes les lésions cutanées ont régressé spontanément sans séquelles après l’arrêt du traitement. L’enquête de pharmacovigilance était en faveur de la causalité de la pristinamycine dans la survenue du rash. En 2017, la patiente nous reconsulte pour la même éruption 24 heures après la prise de pristinamycine pour des nodules d’Orf des mains. L’examen révélait un RMP et une récidive du même placard de la jambe gauche. La récidive au même site d’ un placard d’aspect non infectieux nous a fait pensé à un érythème pigmenté fixe (EPF). Une biopsie cutanée a confirmé notre hypothèse en montrant : un épiderme siège focalement d’une exocytose lymphocytaire avec exosérose et quelques amas de corps apoptotiques. Le derme papillaire est œdémateux et est occupé par de nombreux polynucléaires à contingent éosinophile marqué. Absence de vascularite. Au final nous avons retenu le diagnostic de toxidermie à double composante (RMP et EPF non pigmenté) secondaire à la pristinamycine et des patchs-tests sont prévus à distance pour appuyer notre diagnostic.
Discussion |
Les EPF sont caractérisés par un ou plusieurs plaques érythémateuses bien limitées pouvant être bulleuses qui se reproduisent au même site à la suite d’une exposition systémique à un médicament causal et résout avec ou sans hyperpigmentation. Les anti-inflammatoires non stéroïdien, le paracétamol et les antibiotiques sont les agents étiologiques les plus incriminés. La pristinamycine peut induire une toxidermie a type de RMP ou pityriasis rosé de Gilbert-like selon les données de la littérature. Mais, il n’a pas été rapporté en cause d’un EPF. À notre connaissance c’est le premier cas d’EPF induit par la pristinamycine. Ce diagnostic a été retenu en se basant sur l’histoire clinique, l’évolution et les données de l’histologie. Les patchs-tests seront fait à distance de l’épisode aigu pour appuyer notre hypothèse. La deuxième particularité de notre cas est l’association de deux types de réaction cutanée allergique, RMP et EPF de même mécanisme immuno-allergique (hypersensibilité retardée).
Conclusion |
La liste des médicaments responsables d’EPF ne cessent de s’allonger. À travers ce cas nous rapportons, à notre connaissance le premier cas d’EPF induit par la pristinamycine.
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Vol 145 - N° 4S
P. A50 - mai 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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