Tumeur à cellules géantes des gaines des fléchisseurs du pied : à propos d’un cas - 28/04/18
Résumé |
Introduction |
Les tumeurs à cellules géantes des gaines synoviales des tendons (TCGGS), ou tumeurs ténosynoviales à cellules géantes, se développent à partir de la synoviale articulaire et péri-articulaire. Il s’agit d’une tumeur bénigne fréquente au niveau de la main. En revanche, sa localisation au niveau des pieds est très rare. Nous rapportons un cas d’une tumeur à cellules géantes des gaines des fléchisseurs du pied.
Observation |
Madame N.S., âgée de 61 ans consultait pour une tuméfaction plantaire droite douloureuse évoluant depuis des années, ayant augmenté progressivement de volume. L’examen objectivait une masse grossièrement ovalaire d’aspect bilobé de 4cm de grand axe, de consistance ferme, infiltrée, adhérente au plan profond, sans signes inflammatoires en regard. L’échographie des parties molles montrait une formation ovalaire à axe parallèle au plan cutané, de contours polylobés, de structure hypoéchogène, vascularisée. Un complément d’exploration par IRM visualisait une masse bien limitée en hypersignal T1 et T2 hétérogène rehaussée après injection de gadolinium. L’exérèse chirurgicale avec étude histologique a permis de retenir le diagnostic de tumeur ténosynoviale à cellules géantes dans sa forme diffuse.
Discussion |
Les tumeurs à cellules géantes constituent un désordre prolifératif bénin de la synoviale de mécanisme mal élucidé. Elles peuvent intéresser les synoviales articulaires, les bourses séreuses et les gaines tendineuses. Les TCGGS prédominent chez les femmes (sex-ratio=2/1) et peuvent survenir à tout âge. La localisation de ces tumeurs au niveau des gaines des tendons fléchisseurs du pied est plutôt rare. Dans une série récente, sur 28 cas, seulement 4 étaient localisés au niveau du pied [1 ]. Cliniquement, les TCGGS se présentent comme une masse indolore lentement croissante sur les faces palmo-plantaire. Le diagnostic différentiel se pose souvent avec les granulomes à corps étranger, les fibromes des gaines tendineuses, les tumeurs fibreuses, le lipome ou une tumeur desmoïde. Le bilan d’imagerie comporte des radiographies standard qui peuvent montrer une érosion de la corticale osseuse dans 10 à 15 % des cas. L’IRM, objective une tumeur en isosignal T1 et hypersignal T2 envahissant les parties molles. Sur le plan histologique, les TCCGS correspondent à une prolifération de cellules géantes multinuclées, et d’histiocytes associée à des macrophages spumeux, et des dépôts d’hémosidérine. Le traitement consiste en une exérèse chirurgicale large afin de prévenir les récidives qui ne sont pas rares et peuvent atteindre les 44 %.
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Vol 145 - N° 4S
P. A82 - mai 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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