Alopécie cicatricielle du cuir chevelu révélant une sarcoïdose systémique - 28/04/18
Résumé |
Introduction |
Les manifestations cutanées de la sarcoïdose sont fréquentes et souvent révélatrices de la maladie. Parmi elles l’alopécie cicatricielle du cuir chevelu reste exceptionnelle. Nous en présentons une observation.
Observation |
Une patiente âgée de 37 ans, de phototype 4, se présentait pour une plaque alopécique du cuir chevelu évoluant depuis 8 ans. La patiente ne rapportait aucun antécédent médico-chirurgical hormis une toux productive évoluant depuis 1 an. L’examen dermatologique montrait une plaque annulaire érythémato-squameuse à centre alopécique de la région occipitale du cuir chevelu faisant 7cm de grand axe, une plaque alopécique atrophique faisant 6cm de grand axe au niveau du vertex ainsi que des nodules fermes situés en regard d’une ancienne cicatrice du dos. Le reste de l’examen était sans particularités. L’examen histologique d’une biopsie cutanée a révélé un infiltrat dermique fait de cellules épithélioïdes et géantes sans nécrose. Les colorations spéciales étaient négatives. Le diagnostic de sarcoïdose avait été évoqué. Un bilan à la recherche de manifestations systémiques a été pratiqué montrant une lymphopénie (900/mm3), une élévation de l’enzyme de conversion (1,5 fois la normale) ainsi que des localisations pulmonaires et hépatiques de la maladie. La patiente a été mise sous corticothérapie générale à la dose de 1mg/kg/j avec une désinfiltration nette des lésions dès les premières semaines de traitement. Lors de la dégression une récidive des lésions a été notée imposant une réascension des doses de corticoïdes.
Conclusions |
L’atteinte spécifique du cuir chevelu au cours de la sarcoïdose est possible mais exceptionnellement responsable d’alopécie cicatricielle. La symptomatologie débute par des nodules et des plaques érythémato-squameuses avec coalescence progressive des lésions. Il persiste souvent une bordure active comme celle observée chez notre patiente. Les diagnostics différentiels sont : le lupus cutané chronique, le lichen plan ou la sclérodermie localisée. L’histologie ainsi que le contexte clinique permettent souvent un diagnostic facile. La dermoscopie peut aider au diagnostic en montrant des spots jaune-orangé entourant les orifices pilaires associés à des cheveux dystrophiques. L’atteinte du scalp est rarement isolée, souvent associée à des manifestations systémiques. Le diagnostic souvent tardif explique en partie les échecs constatés avec les traitements classiquement utilisés dans la sarcoïdose cutanée (antipaludéens de synthèse, corticothérapie locale et générale). Cette forme clinique doit donc être connue afin de poser le diagnostic et permettre un traitement précoce avant l’extension des plaques et l’installation d’une alopécie irréversible.
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Vol 145 - N° 4S
P. A85 - mai 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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