La mise en place et la montée en puissance de la tarification à l’activité se sont accompagnées de la production d’une masse importante de données décrivant l’activité des établissements. Étant donné les enjeux financiers et les contrôles qui en découlent, ces données peuvent aujourd’hui être considérées comme fiables. Parmi les données disponibles, le groupe homogène de malade (GHM) est réputé synthétiser l’information médicale du séjour. Cette donnée est très utilisée dans l’analyse de l’activité des établissements mais aussi de la consommation et des besoins en soins de la population. L’ATIH fournit une classification organisant ces GHM selon une valence médicale. Cela permet des analyses selon différents niveaux de regroupements de plus en plus élevés allant jusqu’à la discipline d’activité. Cependant, disposer d’une caractérisation de la complexité des racines de GHM permettrait d’ajouter un aspect qualitatif à l’analyse d’activité. Cela présente un intérêt tout particulier en termes d’analyse de l’offre de soins, et de recours à l’offre, selon son degré de complexité.

Nous évaluons la complexité des racines de GHM hors séance à partir de l’analyse de l’entropie de Shannon de la distribution de l’activité dans la matrice Établissements X Racines de GHM. Grâce aux propriétés de décomposition de l’entropie, il est possible de calculer la contribution à l’entropie de la matrice pour chaque racine de GHM. Les biais liés à la taille des établissements et à leur hétérogénéité sont pris en compte par une standardisation des effectifs et une sélection d’établissements aux caractéristiques comparables ; nous obtenons alors la matrice d’activité standardisée. La méthode est appliquée pour la version 11g de l’échelle des GHM, dans l’environnement de travail de l’ATIH.

Nous obtenons un classement des racines de GHM par contribution croissante à l’entropie de la matrice d’activité compatible avec une vision médicale. Les résultats, les scripts, les données de référence et des fichiers explicatifs sont disponibles en ligne.

Nous disposons d’une méthode d’évaluation de la complexité des racines de GHM :

– reproductible d’année en année ;

– applicable sur les données de l’ATIH ;

– simple à mettre en œuvre.

Cette méthode classe les racines selon une échelle continue, ce qui permet une plus grande souplesse dans l’analyse de l’activité des établissements. Ainsi, il est possible de calculer l’entropie moyenne du « case-mix » d’un établissement et de comparer les établissements entre eux. Il est également possible d’étudier le profil d’activité des établissements en analysant la distribution de leur activité en termes de complexité. Enfin, la combinaison de ce classement avec la classification de l’ATIH permet une analyse encore plus fine des segments d’activité d’un établissement. Le dispositif technique permettant de l’appliquer sur les données de l’ATIH est disponible en ligne.