Tout part du « fait excitationnel, » physico-physiologique, en sorte que ce serait ce sur quoi la psychanalyse, articulée aux processus psychiques inconscients, a le moins à dire. La présente contribution montre qu’il n’en est rien, le savoir de l’inconscient redécouvrant l’excitation, prenant place dans la dialectique des savoirs de l’excitation, en reprenant la question depuis l’origine du processus pulsionnel. L’excitation, ce « fait brut », apparaît comme ce « bing bang matériel » – la physique a bien parlé d’« atomes excités » – qui fait travailler la psyché. Cet unique point d’impact, « momentané », est en même temps ce sans quoi rien ne serait possible. La pulsion naît de l’excitation et de son site, les zones érogènes. Concept purement économique – désignant une « montée » déstabilisante –, l’excitation commande en même temps son destin pulsionnel, puisqu’il s’agit de savoir quoi en faire. La pulsion cherche autant à répondre à l’excitation qu’à s’en débarrasser. C’est ce à quoi on ne peut échapper, espèce d’extériorité interne. Partant d’une phénoménologie de la manifestation excitationnelle, cette contribution construit le portrait métapsychologique du processus excitationnel, en ses deux versants, de l’Erregung, désignant l’internalité excitationnelle, à distinguer du Reiz, qui en représente l’aspect invasif externe. Ainsi se dessine une psychopathologie de l’excitation, à partir du « ça », ce « chaudron d’excitations ». Ce que la psychanalyse révèle, c’est une logique du paroxysme, bascule de la répétition de la satisfaction à la satisfaction de la répétition, révélatrice du travail de la pulsion de mort. Tout dès lors est à reprendre, au bout du trajet freudien, depuis le « pare-excitation », stratégique pour la désunion pulsionnelle et son agent traumatique. Ce qui légitime Lacan à promouvoir, misant sur « l’au-delà du principe de plaisir », la catégorie de « jouissance », ligne de franchissement qui vient inscrire l’excitation dans une économie du paroxysme.

Everything starts from the physico-physiological “excitational fact”, so that it would be on which psychoanalysis, articulated to the unconscious psychic processes, has the least to say. The present contribution shows that it is not so, the knowledge of the unconscious rediscovering the excitement, thus taking place in the dialectic of the knowledge of excitation and taking up the question since the origin of the drive process. The excitement, this “raw fact”, appears as this “material bing bang” – physics has spoken of “excited atoms” – which makes the psyche work. This single point of impact, “momentary”, is at the same time what otherwise nothing would be possible. The drive arises from the excitement and from its site, the erogenous zones. A purely economic concept – designating a destabilizing “rise” – excitation at the same time control its drive destiny, since it is a matter of knowing what to do with it. The drive seeks as much to respond to excitement as to get rid of it. This is what we cannot escape, a kind of internal externality. Starting from a phenomenology of the excitation manifestation, this contribution constructs the metapsychological portrait of the excitation process, in its two sides: the Erregung, designating the internality excitation, to distinguish from the Reiz, which represents the external invasive aspect. Thus is drawn a psychopathology of excitement, from the “id”, this “cauldron of excitations”. What psychoanalysis reveals is a logic of paroxysm, a shift from the repetition of satisfaction to the satisfaction of repetition, revealing the work of the death drive. Everything from then on is to be taken again, at the end of the Freudian journey, since the “protective shield”, strategic for the drive disunity and its traumatic agent. What legitimizes Lacan to promote, relying on “beyond the pleasure principle”, the category of “jouissance”, crossing line that comes to register the excitement in a paroxysmal economy.