La fièvre Q, un risque zoonotique fréquent pour les éleveurs - 14/05/18
Résumé |
La fièvre Q, maladie causée par la bactérie intracellulaire Coxiella burnetii, est une zoonose ubiquitaire dont le réservoir animal est essentiellement constitué par les ovins, caprins et dans une moindre mesure les bovins. Bien que la bactérie soit hautement infectieuse, l’incidence de la fièvre Q en France est sous-estimée du fait de l’absence de déclaration obligatoire des cas et du grand nombre de formes asymptomatiques. La maladie se transmet à l’homme essentiellement par inhalation de particules infectées provenant de troupeaux excréteurs. Chez ces animaux, l’infection se traduit par la survenue d’avortements dont la survenue dans un élevage doit faire réaliser la recherche systématique de Coxiella burnetii. Chez l’homme, la fièvre Q est le plus souvent contractée lors ou au décours des périodes de mise bas des élevages. La fièvre Q aiguë est asymptomatique dans 60 % des cas. Lorsqu’elle se manifeste, il s’agit de syndrome pseudo-grippal, de pneumopathie ou d’hépatite. Elle peut évoluer vers une forme chronique dans 1 à 5 % des cas, qui peut se manifester par une endocardite, une infection vasculaire ou, chez la femme enceinte, par un avortement ou un accouchement prématuré. À ce titre, les personnes travaillant en élevage peuvent être exposées, et ce d’autant que la bactérie peut persister dans l’environnement et que la maladie peut parfois survenir sous forme épidémique. Outre une information générale sur la fièvre Q et ses complications qui doit être délivrée aux professionnels d’élevage par la médecine du travail et les équipes de santé sécurité au travail (MSA), des mesures de prévention, en particulier pour les tâches à haut risque (mises-bas, manipulations de produits de parturition, toute activité générant des aérosols) sont à recommander. De plus, le médecin du travail devra identifier les personnes à risque de développer une fièvre Q chronique (souffle cardiaque ou vasculaire, antécédent d’endocardite, de valvulopathie, d’anévrysme aortique, de prothèse valvulaire ou vasculaire) et recommander d’éviter les gestes les plus à risque (mises-bas, manipulations de produits de parturition). De même, l’éviction des femmes enceintes des tâches les plus à risque s’impose.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Fièvre Q, Éleveurs, Risque
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Vol 79 - N° 3
P. 217 - mai 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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