Le rôle du médecin du travail est primordial aussi bien dans le dépistage et le diagnostic précoce de l’hypertension artérielle (HTA), que dans la décision d’aptitude des salariés qui en souffrent.

Étudier le profil socioprofessionnel des salariés ayant présenté une HTA, Étudier le profil clinique et para-clinique de l’HTA dans cette série et discuter les décisions d’aptitude médicale au vu de cette morbidité.

Une étude descriptive rétrospective portant sur 32 cas d’hypertension artérielle adressés au service de médecine du travail CHU La Rabta pour avis d’aptitude au travail.

Il s’agit d’une population à prédominance masculine nette (90,6 %) avec un âge moyen de 44±7 ans, tabagique (37,5 %) et ayant des antécédents de diabète et/ou de dyslipidémie (33 %). La majorité appartenait au secteur de transport (65,6 %), occupant le poste de chauffeur-receveur de bus dans 46 % des cas avec une ancienneté moyenne de 11,6 ans. Plus que la moitié était exposée au stress décrit comme majeur et à la sédentarité (59,4 %). Par ailleurs, le travail posté a été noté chez 28,1 %. L’examen clinique a révélé une HTA mal-équilibré (87,5 %) avec une pression artérielle systolique moyenne de 15,3cmHg et diastolique de 9,1cmHg associée à une obésité dans 53,1 % des cas. Sur le plan para-clinique l’holter tensionnel réalisé chez 46 % des patients a objectivé une HTA systolo-diastolique (73 %), nocturne et diurne (57 %). L’HTA était compliquée d’hypertrophie ventriculaire gauche (33 %), d’accident vasculaire cérébrale (15,6 %) et de rétinopathie hypertensive (3,1 %). Cette morbidité a justifié un aménagement des horaires de travail notamment une éviction de travail de nuit chez 15 % des cas et une inaptitude définitive pour les sujets ayant une HTA mal équilibrée et occupant des postes de sécurité (50 %).

La décision d’aptitude médicale devant l’hypertension artérielle est une mission délicate du médecin du travail. Elle dépend essentiellement de la sévérité de la maladie et de la nature du poste occupé.