Les maladies cardiovasculaires (MCV) représentent la première cause de mortalité dans le monde, soit 30 % de la mortalité totale. Les MCV constituent aussi l’une des causes les plus fréquentes des inaptitudes médicales au travail posant ainsi le problème de reclassement professionnel. L’objectif de ce travail est de dresser le profil socioprofessionnel des salariés atteints d’une MCV dans une entreprise de fabrication de pneus et d’évaluer le devenir professionnel de ces salariés.

Il s’agit d’une enquête descriptive rétrospective. Les données sont collectées à partir des dossiers médicaux des salariés par le médecin du travail. L’entreprise comportait 197 salariés. L’analyse des données est faite par le logiciel Epi-Info.

Au total, 15,22 % de l’ensemble des salariés sont atteints d’une maladie cardiovasculaire. Au total, 93,3 % des salariés étaient des hommes. L’âge moyen était de 56 ans avec des extrêmes allant de 46 à 59 ans. L’ancienneté moyenne des salariés présentant une MCV était de 26,4 ans avec des extrêmes allant de 5 à 39 ans. Les salariés malades occupaient un poste non administratif dans 86,66 % des cas. Les postes les plus occupés étaient le poste d’aide constructeur et de constructeur de pneus dans respectivement 13,33 % et 13,3 % des cas. Au total, 93,33 % des salariés malades étaient mariés. Au total, 26,67 % des salariés atteints de MCV étaient diabétiques et 23,33 % d’entre eux souffraient d’une dyslipidémie. Au total, 93,33 % des cas étaient tabagiques. Les MCV chez ces salariés étaient dominés par l’HTA dans 63,33 %, les troubles du rythme cardiaque dans 16,67 % des cas et les coronaropathies dans 13,33 % des cas. Pas de Corrélation entre le type de la MCV et le poste du travail (p=0,18). Au total, 73 % des salariés atteints ont été déclarés apte au poste de travail occupé. Le devenir professionnel semble dépendre du type de la MCV (p=0,05). En effet, les reclassements professionnels ont plutôt concerné ceux souffrant d’une coronaropathie et ceux ayant une valvulopathie.

Au total, 15,22 % de nos salariés présentent des MCV dominées essentiellement par l’HTA. Plusieurs facteurs de risque ont été identifiés. Bien que ces MCV n’aient entraîné des inaptitudes médicales que dans environ le quart des cas, elles présentent néanmoins un problème de reclassement difficile à résoudre. Ces MCV, peuvent être évitées par la lutte contre les facteurs de risque notamment, le tabagisme, la dyslipidémie et le surpoids.