Le risque de transmission du virus de l’hépatite soignant-soigné est actuellement démontré de façon certaine et il est devenu une préoccupation croissante pour le public et pour les autorités sanitaires. La découverte d’un portage chronique du VHB chez un professionnel de santé pose le problème de la détermination de l’aptitude médicale de ce salarié à son poste de travail.

– Évaluer l’aptitude médicale des personnels de santé (PS) présentant une hépatite virale chronique.

Étude descriptive et rétrospective, intéressant tous les dossiers médicaux des PS travaillant à l’hôpital Charles Nicolle et présentant une hépatite virale chronique B ou C.

Notre travail a intéressé 26 dossiers médicaux de PS porteurs chronique de virus de l’hépatite et travaillant à hôpital Charles Nicolle. Une prédominance masculine a été notée (16 hommes et 10 femmes). L’âge moyen de découverte du portage du virus hépatique était de 31,5±7,7 ans. Les catégories professionnelles étaient : 12 infirmiers, 8 ouvriers, et 4 techniciens de laboratoire. L’infection a été découverte par des sérologies faites suite à un accident d’exposition au sang (n=18) ou lors de la visite médicale d’embauche (n=7). La fréquence de l’atteinte par le virus hépatique B était plus importante par rapport à celle par le virus hépatique C (19 vs 7). 11 agents était affectés aux services de chirurgie, 7 aux services de médecine, 5 aux laboratoires et 1 agent à l’administration. Tous les ouvriers étaient déclarés aptes à poursuivre leurs activités professionnelles habituelles. Les infirmiers pratiquants des gestes invasifs étaient déclarés inaptes avec reclassement (n=8).

Les enjeux concernant l’aptitude d’un soignant porteur chronique d’une hépatite sont de deux types : santé au travail et santé publique. Par ailleurs, il est important de renforcer le respect des précautions universelles d’hygiène, la vaccination contre le VHB, le dépistage lors de l’embauche et de proposer un reclassement professionnel en cas d’infection.