Si la réduction de l’absentéisme n’est pas une des missions des services de santé au travail, ils y contribuent en agissant sur les risques professionnels (conseils au CHSCT, analyse collectives des risques) et en contribuant au maintien dans l’emploi des salariés (actions de promotion de santé notamment). De plus, la réduction de l’absentéisme peut être un marqueur d’une amélioration de la qualité de vie au travail.

Toutefois, plusieurs éléments limitent l’impact de l’action du médecin du travail dans ce domaine :

– il n’est pas le décideur des actions de prévention ;

– il est rarement ou tardivement sollicité sur les avis de construction, d’aménagement ;

– ses avis sont parfois mal interprétés, voire incompris de l’employeur.

Nous rapportons notre expérience dans une entreprise ferroviaire, dans la région Bretagne, avec description de l’action entreprise vis-à-vis de l’employeur et de son impact éventuel sur la réduction de l’absentéisme.

Nous avons structuré notre action selon 3 axes : connaissance/communication/confiance.

Connaissance :

– en travaillant tous ensemble ;

– en partageant les problématiques à tous les niveaux de l’entreprise notamment avec la direction régionale ;

– en posant les problématiques auprès de la direction de façon régulière ;

– en organisant des réunions bi-annuelles entre médecins du travail, directions d’établissement, direction de région ;

– en favorisant les échanges entre médecins du travail et directeurs d’établissement et directeur des ressources humaines.

Communication :

– en communiquant et expliquant les métiers de la santé au travail ;

– en communiquant sur les problématiques médicales (effectifs, législation, secret…) ;

– en anticipant les évolutions législatives ;

– en expliquant les avis médicaux ;

– en étant disponible pour recevoir les agents à la demande tant de l’agent que de l’employeur sur le principe de l’action/réaction ;

– en coordonnant nos actions, en favorisant avec tous les acteurs, la tenue de colloque santé.

Confiance : sans aucun surcoût financier, sans outils informatiques supplémentaires, en créant simplement du lien, en le développant, en le formalisant nous avons créé de la confiance au sein des établissements bretons et ainsi nous avons pu les uns et les autres apporter notre contribution à la diminution de l’absentéisme et contribuer au bien-être des salariés au travail.

Dans un contexte de mise en place d’actions spécifiques développées par le médecin du travail et par la direction de l’entreprise, il a été observé en Bretagne une diminution de l’absentéisme annuel au travail de 1,5 jour par agent en 2016 alors que la tendance était à la hausse depuis 5 ans avec un chiffre proche de 3jours par agent.