Le concept de travail doit être différencié de la question de son organisation sociale. Le travail s’accompagne nécessairement d’un processus complexe de transformation du monde, de la matière, des hommes ainsi que du sujet-travailleur lui-même. Les lois qui régissent cette transformation sont généralement identiques à celle qu’on décrit avec le langage. Mais dire transformation va entraîner nécessairement la mise à l’œuvre de processus de traduction où se produiront inévitablement des mécanismes d’interprétation. L’inverse du travail, au niveau individuel ou collectif, peut-être approché avec la problématique de l’immobilité et de la glaciation, avec la tendance à la disparition du mouvement. Et pour éviter cette tendance à l’inertie, un travail d’analyse permanente devient indispensable, travail s’appuyant sur des appareils de référence théorique tels que la psychanalyse et/ou le marxisme. De plus, au moins pour ce qu’il en est de la question de l’abord de la souffrance psychique et de sa thérapeutique, un dispositif construit et spécifique devient nécessaire. Ce dispositif ne pourra être que variable selon la structure psychopathologique que la clinique nous montre, où la question de la nature du transfert prend une place prépondérante, entraînant alors la variabilité du contre-transfert qui engage les professionnels.