Déclin des capacités mnésiques et des fonctions exécutives liées à l’âge parmi les infirmiers exerçant dans les hôpitaux tunisiens - 14/05/18
Résumé |
Introduction |
Les capacités cognitives, comme les capacités physiques sont affectées par l’avancée en âge. La régression des fonctions fluides, telles que la mémoire et les fonctions exécutives peuvent débuter précocement durant l’âge adulte. Cette étude vise à évaluer l’impact de l’âge sur la mémoire et des fonctions exécutives parmi les infirmiers de l’hôpital public tunisien et d’identifier les facteurs liés au travail accélérant ce processus.
Matériel et méthodes |
Étude transversale sur un échantillon représentatif de 1179 infirmiers exerçant dans des centres hospitalo-universitaires tunisiens, réparties en deux groupes selon l’âge : les travailleurs jeunes (<45 ans) et ceux âgés (entre 45 à 60 ans). L’enquête a évalué la charge de travail perçue. Les capacités mnésiques étaient appréciées par le test des cubes de Corsi et les fonctions exécutives par le test de Stroop Victoria. Ce dernier basé la lecture de trois plaques : de Couleurs (C), Mots (M) et d’Interférences (I) ainsi que le calcul des indices d’interférence faible (If=stroopM/stroopC) et forte (IF=Temps Planche I/Temps Planche C).
Résultats |
La médiane des niveaux atteints par l’échantillon au test de Corsi était égale à 7 avec un niveau moyen égal à 7,20±1,21. La comparaison des moyennes de ces niveaux atteints par les deux groupes a objectivé une différence fortement significative (p<10−3) avec des moins bonnes capacités mnésiques parmi les soignants âgés. Des moins bonnes performances ont aussi été objectivées parmi 54,30 % des sujets travaillaient en horaire alterné et 44,09 % de ceux travaillant la nuit fixe. Selon le test de Stroop Victoria, le temps de lecture de trois planches (C, M et I) était significativement plus long parmi les soignants les plus âgés (p<10−3 dans les 3 cas). Les temps de lecture des planches M et I étaient aussi significativement plus longs parmi les travailleurs rapportant une perception plus lourde de la charge mentale de travail (respectivement p : 0,002 et 0,004). De même une différence significative entre l’indice d’interférence du groupe des jeunes soignants comparativement à ceux plus âgés a été retenue (p=0,005), alors que pour l’indice d’interférence fort, cette différence n’était pas significative (p=0,45).
Conclusion |
L’âge s’associe à une régression physiologique des capacités de la mémoire et des fonctions exécutives. À ce déclin physiologique s’associe l’effet d’une perception plus lourde de la charge la charge mentale du travail. Ainsi afin de préserver les capacités des infirmiers des actions sur les conditions et la charge du travail semblent nécessaires et pourraient améliorer à la fois la santé mentale, le vécu du travail ainsi que la qualité des soins.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Santé mentale, Charge du travail, Mémoire, Fonctions exécutives, Travail infirmier
Plan
Vol 79 - N° 3
P. 294 - mai 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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