La question de l’aptitude ou de l’inaptitude médicale des patients atteints de troubles psychiatriques au poste de travail demeure un sujet d’actualité du fait du retentissement organisationnel, social et économique.

Évaluer les caractéristiques médicales et professionnelles des patients atteints de maladies mentales. Aptitude au poste de travail des patients atteints de maladies mentales.

Étude descriptive et rétrospective, entreprise sur une période de deux ans (1^er janvier 2016–31 décembre 2017) portant sur l’ensemble des dossiers médicaux des patients atteints de troubles psychotiques (14 dossiers) adressés à la consultation de pathologie professionnelle de l’hôpital Charles-Nicolle à Tunis pour un avis médical d’aptitude au travail.

Ce travail avait intéressé une population de 14 patients à prédominance masculine (11/14). L’âge moyen était de 46,7 ans avec des extrêmes allant de 35 à 56 ans. Il s’agissait principalement de personnel des services directs aux particuliers (3/14), de professions intermédiaires (3/14), de directeurs, cadres de direction et gérants (3/14) et métiers qualifiés de l’industrie et de l’artisanat (2/14). L’ancienneté professionnelle moyenne était de 15±10,3 ans.

Les différentes maladies mentales notées étaient les psychoses chroniques non schizophréniques (5/14), les troubles délirants (3/14), les troubles bipolaires (3/14), la schizophrénie et les troubles schizo-affectifs. Au terme de la visite médicale et de l’avis du médecin traitant, un patient était déclaré apte à poursuivre son activité professionnelle, six patients aptes avec restriction. Les principales restrictions étaient le travail de nuit et les postes de sécurité. Un reclassement professionnel a été recommandé pour deux patients à des postes moins stressants avec des efforts intellectuels réduits. Une inaptitude définitive a été prononcée auprès de cinq patients. Une proposition à la retraite anticipée pour invalidité a été proposée pour deux patients. Le principal diagnostic à l’origine d’une inaptitude définitive était représentée par les psychoses chroniques non schizophréniques (2 cas).

La décision d’aptitude pour les patients atteints de troubles psychiatriques reste délicate et se heurte à de nombreuses difficultés sollicitant l’intérêt du législateur et du médecin du travail.