Évaluation du risque reprotoxique de faibles doses de rayonnements ionisants - 14/05/18
Résumé |
À la suite de la découverte accidentelle de sources radioactives non scellées dans un laboratoire public de recherche en 2015, des femmes potentiellement exposées ont interpellé le médecin de prévention. Elles demandaient à évaluer a posteriori les effets reprotoxiques de cette exposition à de faibles doses de rayonnements ionisants sur leur fertilité, le déroulement de leurs grossesses et le développement de leurs enfants nés pendant cette période.
Les études actuelles sur les effets de faibles doses de rayonnements ionisants n’apportent pas de résultats probants. Pour répondre à l’inquiétude des femmes exposées, une « fiche d’évaluation des effets potentiels liés à une exposition reprotoxique » a été élaborée sur le mode d’un questionnaire rétrospectif. Les réponses à cette enquête ont été basées sur l’exploitation du dossier médical en santé au travail, sur le déclaratif des femmes reçues en consultation et sur l’exploitation des carnets de santé (base fiable) des enfants nés pendant le temps supposé de l’exposition.
Plusieurs items ont été explorés : co-exposition professionnelle aux rayonnements ionisants des deux parents (chimiques, biologiques et physiques) et antécédents personnels (santé parentale, troubles de la fertilité…). Des malformations congénitales ont été recherchées (urinaires, diaphragmatiques, cardiaques…).
Les réponses au questionnaire n’ont révélé aucune anomalie en termes de fertilité, grossesse et accouchement. Les enfants nés à terme furent eutrophiques avec un développement normal.
Dans un deuxième temps, lors de consultations en surveillance médicale particulière liée aux risques physiques, chimiques ou biologiques, cette fiche d’évaluation d’effets potentiellement reprotoxiques est depuis exploitée sur le mode prospectif pour le suivi de femmes en âge de procréer, enceintes ou en visite de reprise après accouchement. Leur adhésion au questionnaire est explicite face à leur inquiétude en lien avec des expositions chroniques même protégées, soit à de faibles doses d’émissions radioactives, soit lors de contacts répétés à de faibles quantités de substances chimiques identifiées reprotoxiques.
Le questionnaire a été étendu également aux hommes travaillant en laboratoire. Cependant peu d’entre eux sont enclins à aborder le sujet de leur fertilité, et bien peu sont familiers du carnet de santé de leurs enfants. Un seul a accepté le questionnaire.
La quinzaine de questionnaires remplis est encore en nombre insuffisant pour préjuger d’effets reprotoxiques identifiables. Des troubles de la fertilité chez certaines femmes ont été recensés sans pouvoir les comparer encore aux statistiques officielles. Un seul cas de malformation urinaire a été rapporté.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Reprotoxicité, Laboratoire de recherche, Rayonnements ionisants
Plan
Vol 79 - N° 3
P. 307 - mai 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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