Depuis longtemps l’infertilité masculine a été négligée et même considérée comme un tabou. Les hommes méconnaissent souvent les causes de leur infertilité.

Dans notre pays, peu d’études des facteurs de risque d’infertilité en milieu professionnel ont été réalisés.

Recenser les facteurs de risque d’infertilité masculine chez la population active.

Il s’agit d’une étude descriptive transversale réalisée de janvier 2016 à juin 2016 et portant sur 284 travailleurs de différents secteurs d’activité.

Ont été inclus dans notre étude, tous les travailleurs consultant pour infertilité datant d’au moins deux ans.

L’âge moyen de nos patients était de 42,5 ans, la tranche d’âge de 35–44 ans la plus touchée par le problème d’infertilité. L’IMC était supérieur à 25 chez plus de la moitié des cas. La tabagisme actif a été retrouvé chez 66,2 % des patients et la sédentarité était l’apanage de 213 travailleurs (soit 75 %)

L’infertilité primaire est plus fréquente avec 83 % contre 17 % d’infertilité secondaire.

Sur les 284 spermogrammes réalisés, 239 se sont révélés pathologiques soit 84 %.

Les professions à risque demeurent les activités s’exerçant dans les positions statiques (débout ou assises) prolongées et/ou en contact prolongé avec la chaleur : les fonctionnaires administratifs (29 %), les agents de sécurité (19 %), les chauffeurs (17 %) et les commerçants représentent plus du tiers de notre population.

Notre étude nous a permis de mettre en exergue l’étiologie multifactorielle de l’infertilité masculine.

Des études plus approfondies avec utilisation de biomarqueurs d’exposition apporteraient des preuves objectives en cas d’expositions ou de co-expositions professionnelles suspectées.

Enfin, une meilleure sensibilisation et une prise de conscience de l’impact des expositions professionnelles sur la fertilité masculine sont primordiales pour préserver la santé reproductive des hommes.