Les lombalgies constituent aujourd’hui une préoccupation majeure en santé au travail car huit français sur dix en seront atteints.

Elles ont de multiples conséquences en termes de souffrance, de réduction d’aptitude au travail, de coût pour la société et les entreprises.

À la SNCF, les agents chargés de l’entretien des voies sont exposés à de multiples contraintes professionnelles.

L’établissement infrapôle Auvergne-Nivernais, chargé de la maintenance et des travaux du réseau ferroviaire souhaite réduire l’accidentologie par lombalgies.

Une action pluridisciplinaire de sensibilisation sur les lombalgies s’est mise en place réalisée par un rhumatologue, une infirmière en santé au travail et un médecin du travail et impliquant 90 agents.

Nous avons expliqué le rôle du disque intervertébral et son fonctionnement au moyen d’une présentation innovante avec le mannequin Bebert de l’INRS. Nous avons remis un questionnaire à chaque participant et classé les agents selon la présence de lombalgie, l’âge, le sexe, une formation gestes et postures réalisée préalablement, le type d’activité professionnelle, l’activité sportive, le temps de trajet. Nous avons testé leurs connaissances sur l’effet des pressions discales selon les différentes postures du rachis.

Dans notre population, nous retrouvons 41,5 % de lombalgiques et 58,5 % de non lombalgiques. La moyenne d’âge est de 42 ans. La population féminine est de 10,1 %. La prévalence de la lombalgie augmente proportionnellement à l’âge.

Nous ne retrouvons pas plus de lombalgiques selon le type d’activité professionnelle classé en travail très physique, parfois physique ou sédentaire (p=0,9). La pratique sportive n’a pas d’effet sur la présence de lombalgies. Nous ne retrouvons pas l’effet protecteur d’une telle pratique. Il n’y a pas de différence significative entre la perception de la douleur au travail ou à la maison. La conduite automobile plus de deux heures par jour a un effet significatif sur la survenue de lombalgies (p<0,05). L’augmentation de pression sur les disques intervertébraux en antéflexion est connue pour 71 % des répondants sans différence significatives selon le fait d’avoir ou non souffert de lombalgies. Tous les participants savent qu’il faut fléchir les jambes pour préserver son dos. Seulement la moitié des répondants sait que la hernie discale est à l’origine d’une sciatique.

L’action a été très bien perçue, les agents sont satisfaits de l’intervention à 95 % et 64 % envisagent de modifier leurs pratiques habituelles. Pour l’instant, il nous est difficile d’évaluer une réduction de l’accidentologie, néanmoins les premiers résultats sont encourageants et nous continuons à recueillir les effets favorables.