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La surveillance biologique de l’exposition professionnelle (SBEP) aux médicaments anticancéreux : propositions pour sa mise en œuvre - 14/05/18

Doi : 10.1016/j.admp.2018.03.405 
Mireille Canal-Raffin 1, , Nadège Lepage 2, Antoine Villa 3
1 Laboratoire de pharmacologie clinique et de toxicologie, CHU Bordeaux, Bordeaux, France 
2 Pôle de santé publique, service de pathologies professionnelles et environnement-maintien dans l’emploi, CHU de Lille, Lille, France 
3 Consultation de pathologie professionnelle, Hôpital Fernand Widal, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Contexte

La plupart des médicaments anticancéreux (MAC) ont un effet cancérogène, mutagène et/ou reprotoxique. Dans le cadre de la démarche d’évaluation et de prévention des risques chimiques pour les travailleurs exposés aux MAC, la surveillance biologique de l’exposition professionnelle (SBEP) est l’outil de choix pour évaluer l’exposition. Ce travail vise à émettre des propositions pour la mise en œuvre pratique de la SBEP aux MAC.

Méthodes

La stratégie proposée repose sur les recommandations françaises de bonne pratique pour la SBEP émises en 2016 par la SFMT, STC, SFTA. Ces recommandations ont été adaptées à l’exposition professionnelle aux MAC.

Résultats/Discussion La contamination des professionnels aux MAC est un sujet sensible et la SBEP nécessite la constitution d’un groupe de travail et de réunions d’information au sein de la structure concernée. L’exposition professionnelle aux MAC est bien souvent discontinue et 2 étapes sont indispensables en amont : une étude de la nature et la fréquence des MAC utilisés pour choisir le(s) indicateur(s) biologique(s) d’exposition (IBE) le(s) plus représentatif(s) de l’activité ; une étude du circuit des MAC dans l’établissement pour cibler les travailleurs exposés et pour adapter la fiche de renseignements médico-professionnels (FRMP, exemple fourni). La FRMP est indispensable pour recueillir les éléments nécessaires à l’interprétation des résultats qui s’effectuera par groupes d’exposition homogène (GEH). Actuellement, 9 laboratoires franco-belges ont été identifiés pour le dosage de 11IBE urinaires spécifiques de l’exposition aux MAC. Il n’existe pas de valeur biologique d’interprétation (VBI) et la contamination est avérée dès lors qu’un MAC est détecté à l’état de traces dans les urines ou avec une concentration urinaireà la limite de quantification (LQ) de la méthode analytique. Les résultats ne peuvent être comparés qu’aux LQ de ces méthodes qui doivent être les plus basses possibles. La restitution des résultats par le médecin du travail est individuelle et collective. Étant donnée la dangerosité des MAC, lors de la mise en évidence de contamination des professionnels, la mise en place de mesures correctives est indispensable. Par ailleurs, l’élaboration d’actions de prévention et de sensibilisation auprès des personnes exposées à ce risque est une priorité. Peu de données françaises sont actuellement disponibles sur les niveaux de contamination des professionnels aux MAC. Ce travail constitue une aide pour les médecins du travail s’engageant dans une démarche de prévention des risques professionnels liés aux MAC. Avec les outils analytiques actuels performants et disponibles, la SBEP aux MAC doit pouvoir désormais se développer en France.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Anticancéreux, Surveillance biologique, Hôpital, Infirmières


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Vol 79 - N° 3

P. 369 - mai 2018 Retour au numéro
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