Organisation de la surveillance biométrologique des salariés du secteur d’assemblage aéronautique exposés au chrome VI et interprétation des résultats - 14/05/18
Résumé |
Les ouvriers d’assemblage de l’industrie aéronautique sont exposés au chrome VI, cancérogène 1A, essentiellement par les peintures primaires (pulvérisation/ponçage) mais aussi lors de TDS. L’absorption est principalement pulmonaire et le chrome est de solubilité variable. La plupart des données existantes sur la chromurie concernent les secteurs du soudage et du chromage électrolytique, il n’existe pas de valeurs de référence adéquates pour notre secteur.
Méthode |
Une liste de groupes homogènes d’exposition (GEH) a été établie par les managers de l’entreprise en fonction des différents scénarii d’exposition. Des sensibilisations sont organisées régulièrement par l’équipe pluridisciplinaire sur le risque d’exposition au chrome VI, les moyens de protection et les conditions de prélèvements afin que ceux-ci soient représentatifs de l’exposition.
Les prélèvements sont réalisés de façon systématique sur les salariés exposés avec une périodicité variant en fonction de trois niveaux d’exposition ainsi que de façon ponctuelle parallèlement aux campagnes de prélèvements atmosphériques. Les résultats sont étudiés en tenant compte des facteurs individuels et des moyens de prévention. Ils sont interprétés par rapport à deux valeurs guide :
– valeur d’exposition professionnelle seuil de 1μg/g de créatinine (créat), déclenchant une action : reconvocation du salarié pour enquête sur les conditions d’exposition, respect de l’hygiène au poste de travail et recontrôle après correction des facteurs interférant ;
– valeur de la population générale (0,54μg/g de créat), valeur cible pour un objectif de prévention optimale.
Résultats |
En 2017 cent soixante-neuf chromuries ont été réalisés. Cent cinquante-cinq (92 %) ne dépassent pas les valeurs de la population générale. Neuf prélèvements (5,3 %) dépassent cette valeur dont sept (4,1 %) restent inférieurs à la valeur de 1μg/g de créat. Deux salariés présentent des chromuries comprises entre 1 et 2μg/g de créat chez lesquels on a noté une absence de port d’EPI et un défaut d’hygiène au poste. On ne retrouve pas de facteurs de variations personnels en dehors d’une plus grande proportion de fumeurs (77 %) dans les résultats supérieurs à ceux de la population générale.
Communication des résultats |
Les résultats sont communiqués de façon individuelle au salarié lors de la visite systématique biannuelle et anonymement de façon collective pour chaque GEH à la direction et au CHSCT.
Conclusion |
Les résultats des analyses biométrologiques sont en faveur d’une exposition faible au chrome VI et d’une efficacité des moyens de prévention mis en place. Les difficultés de suivi sont essentiellement d’ordre organisationnel (prélèvement un jour représentatif de l’exposition).
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Biométrologie, Chrome, Aéronautique, Interprétation, Chromurie
Plan
Vol 79 - N° 3
P. 374 - mai 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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