L’intervention menée au sein d’un laboratoire de biologie moléculaire s’inscrit dans le cadre initial d’une demande de reconnaissance de maladie professionnelle d’une chargée de recherche (tableau 15ter) en lien potentiel avec l’exposition au bromure d’éthidium (BET), composé ionique aux fonctions amines aromatiques, identifié comme toxique et mutagène.

L’analyse ergotoxicologique basée sur une recherche documentaire, l’observation et l’échange avec les équipes de recherche a permis d’identifier les déterminants techniques et organisationnels de l’exposition.

À partir de ces hypothèses de travail, la définition d’un protocole de détection de contamination surfacique est possible. Il doit permettre :

– de matérialiser l’existence d’un risque d’exposition direct ou indirect : en identifiant le degré de contamination des lieux de mise en œuvre du BET, des surfaces environnantes de travail (où s’exerce une co-activité), des espaces collectifs (couloirs, portes d’accès…) ;

– d’identifier, parmi la diversité des procédés mis en œuvre, les pratiques de stockage, de mise œuvre et de nettoyage permettant un meilleur contrôle de l’exposition ;

– de répondre aux questionnements voire aux inquiétudes exprimés par quelques agents.

Le protocole de détection par rayonnement UV fournit une technique de surveillance environnementale possible.

Cette technique doit apporter des arguments décisionnels sur les besoins de :

– réorganisation de l’activité afin de réduire les risques liés à la co-activité ;

– harmonisation des protocoles de décontamination en attendant une réflexion qui mènera peut-être à une harmonisation des pratiques de mise en œuvre du BET ou de tout autre substance dangereuse.

Le déploiement de cette démarche est associé à la mise en place d’une surveillance médicale spécifique du personnel potentiellement exposé.