L’enquête Surveillance Médicale des Expositions des Salariés aux Risques Professionnels (SUMER) dresse une cartographie des expositions des salariés aux principaux risques professionnels en France. Son objectif est d’améliorer la santé des salariés par une meilleure connaissance de leurs expositions professionnelles. Elle repose sur l’expertise des médecins du travail volontaires.

Contrairement aux idées reçues, la mesure ne permet pas nécessairement une connaissance objective des expositions. En effet, les résultats vont dépendre de différents paramètres dont la méthode de mesurage, le moment du prélèvement, sa durée. Toute mesure ne reflète qu’un aspect de l’exposition à un moment donné sans pouvoir rendre compte de sa complexité ni de sa variabilité.

Le choix de mettre le médecin du travail au centre du dispositif est lié aux objectifs de l’enquête. En effet, le repérage des expositions à certains risques professionnels précis nécessite une expertise technique que ne possèdent ni les enquêteurs professionnels ni les salariés.

Cette expertise du médecin du travail est basée sur sa connaissance des entreprises et de l’activité des salariés. Il va repérer les expositions et estimer leur durée et intensité mais également les protections collectives existantes et les équipements de protection individuelle mis à disposition du salarié.

Afin d’être au plus près du travail réel du salarié, les médecins enquêteurs de SUMER recherchent ses expositions aux contraintes physiques, aux agents chimiques et biologiques au cours de sa dernière semaine travaillée, ce qui permet de rendre compte des expositions récentes, parfois ponctuelles, voire accidentelles. Cette temporalité permet de pouvoir retourner sur le poste de travail si des précisions s’avèrent nécessaires. Pour les expositions aux produits chimiques, seules 7 % des intensités relevaient d’un mesurage. Une enquête complémentaire a été réalisée afin de comparer les évaluations des expositions entre médecins du travail et hygiénistes industriels. Les résultats montrent un repérage similaire pour la majorité des expositions. En 2010, l’enquête SUMER a mis en évidence que 10 % des salariés étaient exposés à au moins un agent chimique cancérogène. Il s’agit essentiellement des hommes, ouvriers surtout dans la maintenance et le BTP avec une surreprésentation des jeunes. Les entreprises les plus concernées sont les TPE de moins de 10 salariés. Les mesures de prévention sont encore très insuffisantes.

Les résultats des enquêtes SUMER successives servent à orienter les choix des politiques publiques en matière de prévention et les priorités des différents acteurs de terrain.