Le médecin du travail a souhaité connaître l’exposition des salariés au brai.

Tracer les expositions dans leurs Dossier Médical en Santé Travail (DMST), mettre en place des mesures de prévention pour réduire l’exposition.

Nous avons identifié 4 postes exposants au brai. Six échantillons atmosphériques individuels pendant la totalité de leur poste de travail couplés à des prélèvements urinaires en 1-hydroxypyrène (1-OHP) et 3-hydroxypyrène (3-OHP) ont été réalisés. Les prélèvements atmosphériques et urinaires ont été effectués par l’équipe pluridisciplinaire.

Les concentrations en HAP gazeux sont comprises entre 3300ng/m³ et 6290ng/m³. Les concentrations de naphtalène sont comprises entre 473 et 1153ng/m³ soit 0,002 % de la VLEP 8h du naphtalène. Les concentrations en HAP particulaires sont comprises entre 1217 et 4431ng/m³. Les concentrations en benzo(a)pyrène (BaP) varient entre 136 et 533ng/m³. Les concentrations en 1-OHP en fin de poste sont comprises entre 0,04 et 0,33 mmol/mol de créatinine. Pour plusieurs sujets, les concentrations sur le 3^e prélèvement sont supérieures au 2^e prélèvement. Les concentrations en 3-OHP en fin de semaine fin de poste sont comprises entre 0,18 nmol/mol de créatinine et 2,54 nmol/mol de créatinine.

Les mesures mettent en évidence des concentrations élevées en HAP particulaires et notamment en BaP qui dépassent souvent la valeur maximale recommandée de 150ng/m³. Les analyses urinaires reflètent une exposition élevée au BaP chez plusieurs salariés, ainsi qu’une absorption cutanée probable des HAP. Des études de poste ont été réalisées par l’équipe pluridisciplinaire pour identifier les principales sources de contamination pour définir des mesures de prévention efficaces et adaptées aux situations de travail. Un groupe de travail a été créé, composé de l’équipe pluridisciplinaire, du CHSCT, de la direction, du responsable sécurité et de personnel des ateliers concernés. Des mesures de prévention sont à l’étude : l’automatisation d’une tâche très exposante, l’installation d’une aspiration collective, la mise en place de gants et masques adaptés, la douche en fin de poste. Un renouvellement de la surveillance biologique sera réalisée pour vérifier l’efficacité des mesures de prévention et protection. Ces résultats sont intégrés dans le DMST et vont permettre de réaliser un tableau de suivi assurant une traçabilité.

Cette étude a permis de mobiliser l’équipe pluridisciplinaire et l’entreprise sur l’évaluation de l’exposition à un cancérogène et sur une réflexion globale à la réduction du risque. Les éléments recueillis lors de la campagne participent à la traçabilité des expositions.