La question des effets néfastes des produits phytosanitaires (PPS) sur la santé est au cœur des préoccupations actuelles. Les rapports de l’Inserm (2013) et de l’ANSES (2016) basés sur une revue de la littérature avancent un lien entre l’exposition aux pesticides et certaines pathologies graves : cancer de la prostate, hémopathies, pathologies neurologiques entre autres.

Ils soulignent tous deux le manque important de données françaises sur ce sujet, particulièrement sur l’évaluation des expositions professionnelles aux PPS. Devenant une priorité de santé publique et santé au travail, les sollicitations pour réaliser des études de terrain se multiplient.

Dans le même sens, et sous l’impulsion de la réglementation européenne, le droit français revoit le dispositif de contrôle des expositions aux produits chimiques, et met l’accent sur l’évaluation du risque.

Pour répondre à ces missions, les caisses MSA Provence-Azur et Alpes-Vaucluse ont décidé d’organiser une étude de biométrologie pour évaluer l’exposition au folpel des travailleurs en viticulture. Cette initiative a rencontré des difficultés de natures diverses.

Certaines étaient liées à l’investissement en temps nécessaires à la mise en place d’une étude bien cadrée (désigner un comité de pilotage, définir un ou des objectifs clairs, rédiger un protocole précis, répondre aux obligations légales…), et aux exigences propres à la mise en place d’une biométrologie.

L’organisation du travail en équipes aurait nécessité la mise en place d’outils pour faciliter la collaboration d’intervenants indépendants les uns des autres, voire éloignés géographiquement.

D’autres écueils relevés sont plus spécifiques au monde agricole. Les volontaires sont dispersés géographiquement, et la maîtrise des conditions de recueil exige une préparation minutieuse. L’usage des pesticides reste soumis aux aléas climatiques, générant des difficultés de disponibilité des intervenants. Enfin, les craintes soulevées par la problématique demande un soin particulier apporté à la communication, et de définir une stratégie pour un recrutement efficace.

Partant de ce retour d’expérience, nous avons rédigé un guide pratique pour faciliter la mise en œuvre d’une étude de biométrologie en MSA, proposant un support méthodologique et chronologique, ainsi que des outils pour faciliter la coordination des équipes.

Les études menées permettront d’enrichir itérativement ce guide et de faciliter les mises en place ultérieures. Cette amélioration continuelle permettra un déploiement simplifié de ces dispositifs, afin de réunir des informations requises sur l’exposition des travailleurs agricoles aux produits phytosanitaires.