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Surveillance biologique de l’exposition professionnelle (SBEP) aux médicaments anticancéreux au sein d’un hôpital Mauritanien - 14/05/18

Doi : 10.1016/j.admp.2018.03.397 
Antoine Villa 1, , Moustapha Mohamedou 2, Florence Pillière 3, Catherine Verdun-Esquer 4, Mathieu Molimard 5, Mohamed Sidatt 6, Mireille Canal-Raffin 6
1 Consultation de pathologie professionnelle et environnementale, Paris, France 
2 Centre national d’oncologie, Nouakchott, Mauritanie 
3 Département Études et Assistance Médicales, Institut national de recherche et de sécurité (INRS), Paris, France 
4 Service de médecine du travail et pathologie professionnelle, CHU de Bordeaux, Bordeaux, France 
5 Laboratoire de pharmacologie clinique et de toxicologie, CHU de Bordeaux, Bordeaux, France 
6 Office national de la médecine du travail (ONMT), Nouakchott, Mauritanie 

Auteur correspondant.

Résumé

Contexte

En Mauritanie, l’activité du Centre National d’Oncologie (CNO) n’a cessé de croître, entraînant une augmentation de la manipulation de médicaments anticancéreux (MAC). Dans ce contexte, la contamination des professionnels aux MAC a été évaluée.

Méthodes

L’intervention s’est déroulée en 2015, dans 2 services de soins, et a évalué des infirmiers (IDE) préparant et administrant des MAC et des agents en charge de l’hygiène (AH). Chaque participant a fourni un prélèvement urinaire en fin de poste et fin de semaine. Cinq molécules ont été recherchées à l’aide de méthodes spécifiques, de haute sensibilité (UHPLC-MS/MS) avec des limites de quantification (LQ) très basses (cyclophosphamide [CP], ifosfamide [IF], méthotrexate [MTX] : 2,5ng/L ; doxorubicine [Doxo] : 10ng/L ; alpha-fluoro-béta-alanine [FBAL, métabolite du 5-fluoro-uracile] : 20ng/L). Un sujet était considéré comme « contaminé » dès lors qu’un MAC était détecté à une concentration urinaire ≥la LQ ou à l’état de traces.

Résultats

Douze personnes ont participé (6 IDE, 6 AH) et 12 échantillons urinaires ont été recueillis et analysés. Le pourcentage de contamination interne était de 66,6 % pour l’ensemble des participants (n=8/12), 100 % pour les IDE (6/6) et 33 % pour les AH (2/6). Chez 62,5 % (u=5/8) des sujets contaminés, 2 à 4 des MAC recherchés ont été détectés dans les urines. Le CP a été retrouvé dans les urines de tous les sujets contaminés. Le FBAL a été retrouvé chez 4 sujets, le MTX chez 3, la Doxo chez 1. Seul l’IF n’a pas été détecté dans les échantillons. Les niveaux de concentrations urinaires (toutes molécules confondues) s’étendaient de 3 à 844ng/L pour les IDE et de 3 à 44ng/L pour les AH. Les valeurs médianes des concentrations urinaires étaient respectivement de 87ng/L, 15,1ng/L et 4,4ng/L pour le FBAL, le CP et le MTX. La valeur de la Doxo était 218ng/L.

Discussion

Il n’existe pas à ce jour de valeur biologique d’interprétation (VBI) mais la contamination de ces personnels est avérée puisqu’un ou plusieurs MAC ont été détectés à l’état de traces dans les urines ou à une concentration urinaire supérieure ou à égale à la LQ de la méthode analytique qui doit être la plus basse possible. Cependant, étant donnée la dangerosité des MAC, la mise en place de mesures correctives est indispensable auprès de ce personnel. La SBEP est l’outil de choix pour tracer les expositions insuffisamment maîtrisées et constitue un signal d’alarme. Ces résultats démontrent la nécessité de sensibiliser les professionnels aux risques liés à la manipulation des MAC.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Anticancéreux, Hôpital, Infirmières, Contamination, Biométrologie


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Vol 79 - N° 3

P. 392 - mai 2018 Retour au numéro
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  • Mise en œuvre de mesures de prévention des expositions aux médicaments anticancéreux du personnel du CHU de Bordeaux
  • Catherine Verdun-Esquer, Nathalie Videau, Isabelle Partarrieu, Benoit Atge, Célia Folch, Yvonne Gautier, Sylvie Marty, Sylvie Crauste-Manciet, Audrey Jourand, Mireille Canal-Raffin
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  • Exposition chimique lors de l’ouverture de conteneurs maritimes
  • Bruno Galland, Philippe Lesne

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