Dépistage par TDM thoracique chez les agents SNCF antérieurement exposés à l’amiante - 14/05/18
Résumé |
Introduction |
Selon les recommandations de la conférence de consensus de 1999, la SNCF a mis en place dès 2003 un circuit spécifique pour la réalisation d’examens tomodensitométriques (TDM) thoraciques chez les agents ayant été exposés à l’amiante. Ces expositions ont diminué depuis 20 ans suite au retrait progressif de l’amiante des matériaux utilisés.
Objectif |
Évaluer la fréquence des anomalies dépistées par TDM thoracique dans une population d’agents SNCF ayant été exposés professionnellement à l’amiante.
Méthodes |
Des TDM thoraciques ont été proposées par les médecins du travail aux agents de 49 ans et plus dont le début de l’exposition à l’amiante est antérieur d’au moins 20 ans. La TDM est réalisée sans injection avec doses d’irradiation minimales dans des centres de radiologie spécifiques. Le protocole comprend une 1ère lecture par le radiologue du centre, une 2e lecture du CD-rom du TDM par un radiologue expert, et une 3e lecture par un autre expert en cas de discordance des deux premières. Les grilles de lecture sont adressées au médecin du travail qui rédige une fiche de synthèse anonyme en vue d’une exploitation collective des informations. Une partie de l’analyse statistique, par régression logistique, porte sur les déterminants associés à la mise en évidence de plaques pleurales (PP).
Résultats |
Au total, 8636 fiches ont été analysées entre 2003 et 2016. Les agents étaient des hommes (99,8 % des cas) avec une moyenne d’âge de 52 ans ; 4,4 % présentaient des PP, 1,4 % des anomalies autres (atélectasie ronde, asbestose, épaississement de la plèvre viscérale, cancer broncho-pulmonaire, mésothéliome). La fréquence des PP est passée de 10 % des TDM en 2003 à moins de 2 % après 2010. On retrouve une association entre la fréquence des plaques pleurales et la période de l’exposition à l’amiante. Les agents ayant été exposés sur plusieurs postes présentent une fréquence de plaques pleurales plus élevée (après ajustement sur âge et durée d’exposition). Des nodules pulmonaires étaient observés chez 31,8 % des agents ; cette fréquence élevée de nodules est stable dans le temps.
Conclusion |
Les pathologies liées à l’amiante détectées sont essentiellement des PP. La période d’exposition associée au risque le plus élevé de PP est 1966–1975. Des nodules sont fréquemment identifiés (environ un tiers des TDM). Il n’y a pas de bénéfice médical démontré actuellement à effectuer un dépistage par TDM des pathologies liées à l’amiante, mais ce protocole, basé sur les recommandations de la HAS permet à l’agent de recevoir les informations sur les risques encourus et les bénéfices sociaux attendus pour décider de bénéficier ou non du TDM. Le médecin du travail est l’acteur principal du suivi post-exposition à l’amiante.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dépistage, Amiante, Tomodensitométrie, SNCF, Plaques pleurales
Plan
Vol 79 - N° 3
P. 397 - mai 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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