Le travail de nuit (TN) n’est ni naturel, au regard des rythmes chronobiologiques, ni sans risques pour la santé et la qualité des conditions de vie. Il est suspecté de jouer un rôle dans divers problèmes de santé (pathologies cardiovasculaires, diabète, risques psychosociaux…). L’OMS le considère comme cancérigène probable (cancer du sein +++).

Il s’agit d’une étude quantitative descriptive sur échantillon de 69 infirmiers des services d’un hôpital régional. Le but est d’évaluer les répercussions du TN sur le plan physique, mental, familial et social du personnel infirmier.

Plus de 61 % des infirmiers sont âgés de 40 ans, avec prédominance féminine (56 %). L’ancienneté professionnelle est plus de 10 ans chez 52 % des soignants. Les plaintes portant sur l’appareil digestif ont été révélées chez la majorité des infirmiers (ballonnement 53 %, épigastralgies 40 %), 97 % affirment que le TN constitue une charge mentale (stress 82 %) et 77 % ont été victimes de violence. Difficultés d’endormissement chez 54 % de nos enquêtés. Pas de surveillance médicale dans 77 % des cas.

Plusieurs études affirment que le TN est plus fréquent chez les femmes, ceci est remarqué aussi dans cette étude (56 %). Elles montrent l’impact négatif du TN sur la santé, à savoir les troubles du sommeil et les troubles digestifs ce qui s’accorde avec notre étude (ballonnement 53 %, difficulté d’endormissent 54 %). Par ailleurs, concernant la surveillance médicale, uniquement 23 % des infirmiers dans notre étude en ont bénéficié alors que le TN ou posté est considéré comme une véritable question de santé publique dans les pays développés.

Outre le suivi médical des salariés concernés, il faut instaurer des mesures préventives adaptées, tout en améliorant les conditions et l’organisation du travail, prodiguer une information et des formations spécifiques sur les risques encourus, agir sur l’hygiène de vie et de sommeil, améliorer la lumière artificielle…