Le stress au travail est reconnu (Dialogue Social Européen et Framework agreement on work-related stress de 2004) comme une pathologie majeure en Europe.

Jusqu’ici aucun lien n’avait été établi entre l’extrême numérisation des environnements de travail et ce mal professionnel largement répandu.

C’est la recherche action que notre UMR 5319 Passages (Pau-Bordeaux) a engagée dès 2009 auprès de centaines de cadres. Cette recherche a abouti à l’identification d’une trentaine d’effets indésirables ressentis comme anxiogènes par les acteurs.

Ce repérage approfondi crée des conditions favorables pour la mise en place de mesures de prévention portant tant sur l’organisation du travail, que sur la « digital literacy » des acteurs ou la réflexion à propos des outils numériques.

À l’heure où la plupart des environnements professionnels accomplissent leur « transformation digitale », c’est-à-dire s’automatisent, se dématérialisent, s’insèrent dans des continuum numériques complexes qui requalifient la place de l’Homme au travail, ce décryptage des propriétés à risque de nos nouveaux écosystèmes de travail humain « digitaux » donne des moyens de réflexion, d’anticipation, de curation, de formation.

Un premier pas a été accompli par l’inscription d’un droit à la déconnexion dans le code du travail. Le thème de la relation entre Technologies de l’Information et de la Communication et stress au travail n’est pourtant pas épuisé loin s’en faut.