Vaccins anti-HPV et risque de pathologie thyroïdienne chez les jeunes filles âgées de 13 à 17 ans - 22/05/18
Résumé |
Introduction |
Dans une étude précédente sur les risques de maladies auto-immunes associés aux vaccins HPV Gardasil® et Cervarix® basée sur les données Sniiram, une augmentation du risque de thyroïdite après Cervarix® a été rapportée. Cependant, seuls les cas de thyroïdite ayant donné lieu à une hospitalisation ou une ALD avaient été considérés. Cette nouvelle étude vise à explorer ce signal, en améliorant l’algorithme d’identification de cas incidents de thyroïdite auto-immune prises en charge en hospitalier ou en libéral.
Méthodes |
Les filles affiliées au Régime général, sans antécédents de pathologie ou suivi thyroïdien et âgées de 13 à 16 ans entre le 01/01/2008 et le 31/12/2012 ont été incluses. Les cas incidents de thyroïdite ont été identifiés à partir des codages PMSI, des ALD ou d’indicateurs de prise en charge en ville (dosages hormonaux, auto-anticorps, imagerie, médicaments spécifiques). Le risque de survenue d’une thyroïdite a été comparé entre les filles vaccinées et non vaccinées par un modèle de Cox avec l’âge comme échelle de temps et la vaccination anti-HPV dépendante du temps, ajusté sur l’année d’inclusion, la zone de résidence, la CMU-C, le recours aux soins et les autres vaccinations pendant le suivi.
Résultats |
Parmi 2 166 961 filles incluses (âge moyen à l’inclusion : 13,5 ans ; suivi moyen : 21 mois), 37,3 % ont été vaccinées (Gardasil® 93 %, Cervarix® 7 %) et 4558 cas de thyroïdite ont été identifiés (dont 95 % à partir des données de ville). En analyse principale, le Gardasil® était associé à une augmentation faiblement significative du risque de thyroïdite (HRa 1,12, IC 95 % 1,04–1,21) ; le Cervarix® était associé à une augmentation non significative du risque de thyroïdite (HRa 1,19, IC 95 % 0,93–1,51).
Discussion/Conclusion |
Le risque de thyroïdite apparaît légèrement augmenté après vaccination par Gardasil® mais pas par Cervarix®. Toutefois, le phénomène de causalité inverse pourrait expliquer cette association, avec un recours au système de soin dans le cadre du suivi des adolescentes menant à la vaccination mais également à l’identification de pathologie sous-jacente comme la thyroïdite.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Vaccins HPV, Thyroïdites, Pharmacoépidémiologie, Données de remboursement
Plan
Vol 66 - N° S4
P. S198 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.