Évaluation du cabazitaxel en vie réelle chez des patients atteints de cancer de la prostate métastatique résistant à la castration (mCRPC) : utilisation, efficacité, tolérance et qualité de vie dans les cohortes FUJI - 22/05/18
Résumé |
Introduction |
Le cabazitaxel, commercialisé en France depuis mars 2012, a démontré une amélioration de la survie globale (SG) en 2e ligne après docétaxel, des patients atteints d’un mCRPC.
Objectifs |
Évaluer la SG, la tolérance, la qualité de vie (QdV) et la douleur des patients traités par cabazitaxel en situation réelle de soins.
Méthode |
FUJI est une étude de cohortes observationnelles multicentriques : (i) de patients débutant le cabazitaxel entre septembre 2013 et août 2015 suivis 18 mois ; (ii) de patients initiant le cabazitaxel entre mars 2016 et mars 2017 suivis 6 mois (cohorte QdV). La SG a été estimée par la méthode de Kaplan–Meier. Un modèle de Cox multivarié a été utilisé pour étudier les facteurs associés au décès. La QdV et la douleur ont été évaluées avec des auto-questionnaires spécifiques (FACT-P et BPI-SF).
Résultats |
Au total, 401 patients (âge médian 70 ans) ont été inclus dans la cohorte principale, 18 % d’entre eux ont reçu le cabazitaxel en 2e ligne, 39 % en 3e ligne, 23 % en 4e ligne et 21 % en 5e ligne ou plus. Les principaux traitements antérieurs étaient le docétaxel (100 %), l’abiratérone (77 %) et l’enzalutamide (33 %). La durée médiane de traitement par cabazitaxel était de 3,4 mois. La SG médiane était de 11,9 mois [10,1–12,9]. En analyse multivariée, les facteurs associés à une plus faible SG étaient : un événement indésirable (EI) de grade ≥3 sous cabazitaxel (HR=2,05 [1,53–2,73]), des métastases viscérales (HR=1,98 [1,40–2,80]), une polymédication >5 traitements non anti-cancéreux (HR=1,74 [1,23–2,45]), >5 lésions métastatiques osseuses (HR=1,74 [1,20–2,53]), une progression sous docétaxel (HR=1,69 [1,13–2,53]) ou dans les 3 mois suivant la dernière perfusion de docétaxel (HR=1,51 [1,07–2,14]), ≥3 traitements anti-cancéreux avant cabazitaxel (HR=1,39 [1,00–1,92]), PSA ≥135ng/mL (HR=1,36 [1,01–1,82]). Les facteurs associés à une meilleure SG étaient : une ancienneté du cancer ≥10 ans avant cabazitaxel (HR=0,66 [0,46–0,96]), un délai ≥6 mois entre la dernière perfusion de docétaxel et l’initiation du cabazitaxel (HR=0,71 [0,52–0,97]). Des EI de grade ≥3 étaient observés chez 55 % des patients, principalement des anémies (27 %), neutropénies (15 %), neutropénies fébriles (8 %), insuffisances rénales (7 %), septicémies/chocs septiques (5 %). Les 61 patients inclus dans la cohorte QdV (âge médian 72 ans) étaient précédemment traités par docétaxel (98 %), abiratérone (61 %) et/ou enzalutamide (61 %) ; 49 patients étaient évaluables pour la QdV et 44 patients pour la douleur. La QdV a été améliorée chez 41 % des patients et maintenue chez 29 %. Une diminution du palier de douleur a été observée chez 25 % des patients et un maintien de palier chez 50 % des patients.
Conclusion |
La médiane de survie globale en vie réelle dans FUJI est inférieure à celle observée dans l’essai pivot TROPIC (11,9 versus 15,1 mois), mais très peu de patients FUJI correspondaient aux critères d’inclusion de TROPIC. Aucun nouveau signal de pharmacovigilance n’a été détecté. Une amélioration/stabilité de la QdV et de la douleur était reportée respectivement par 70 % et 75 % des patients traités par cabazitaxel.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Cancer de la prostate, Cabazitaxel, Efficacité, Tolérance, Qualité de vie, Douleur
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Vol 66 - N° S4
P. S199 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.